Depuis plusieurs décennies, l’Afrique est le théâtre de bouleversements politiques et de changements de régimes qui ont entravé son développement socio-économique. Malheureusement, les coups d’État récents en Afrique de l’Ouest témoignent d’une triste réalité : les dirigeants politiques n’ont souvent pas été à la hauteur de leurs responsabilités. L’incompétence, la corruption généralisée et le manque de vision ont laissé de profondes cicatrices sur le continent.
L’Afrique de l’Ouest a été particulièrement touchée par cette crise de leadership. Les élites avides de pouvoir ont fait passer leurs intérêts personnels avant ceux de la population. La démocratie, la lutte contre la corruption et la création d’emplois décents ont été négligées au profit d’une quête effrénée de richesse et de pouvoir. La récente propagation de cette tendance vers l’Afrique Centrale, notamment avec les événements au Gabon, est un rappel alarmant de la fragilité des institutions démocratiques dans la région.
Le phénomène des militaires prenant le pouvoir par la force est une triste conséquence de l’échec des dirigeants politiques. Dans certains cas, ces militaires se révèlent être encore plus préjudiciables à la stabilité et au développement que les politiciens qu’ils renversent. Cette situation est déplorable, car elle renforce le cycle de l’instabilité et entrave les efforts visant à construire un avenir meilleur pour tous.
Face à cette réalité inquiétante, il est impératif que les acteurs de la société civile africaine se mobilisent. Il est temps de travailler ensemble pour réformer en profondeur les structures politiques et institutionnelles. Le présidentialisme, où le pouvoir est concentré entre les mains d’un seul individu, doit être repensé. Les institutions fortes et indépendantes doivent être mises en place pour garantir la stabilité à long terme et empêcher la concentration excessive du pouvoir.
La voie vers un avenir prospère pour l’Afrique passe par des leaders engagés et compétents, ainsi que par des institutions transparentes et responsables. Les citoyens africains ont un rôle crucial à jouer en demandant des comptes à leurs dirigeants et en participant activement au processus démocratique. Le développement durable ne peut être atteint que par le biais d’une gouvernance responsable et d’une coopération régionale accrue.
En conclusion, il est impératif que l’Afrique brise le cycle des échecs politiques et se tourne vers une ère de leadership authentique et de prospérité partagée. Le continent a tous les atouts nécessaires pour réaliser son potentiel, mais cela ne peut se faire que par un engagement collectif en faveur d’une gouvernance responsable, de la démocratie et de la transparence. Il est temps que l’Afrique se réveille pour façonner son propre destin.
Abdourahamane Nabé