Le procès du ministre de la justice, Alphonse Charles Wright s’est poursuivi ce vendredi devant le tribunal de Dixinn, délocalisé à la cour d’appel de Conakry. Pendant cette audience, Me Lancinet Sylla, un des avocats du ministre a demandé au juge Ibrahima Sory 2 Tounkara de se déclarer incompétent et de se dessaisir au profit de la Cour suprême ainsi que de la haute Cour de justice. Pour lui, les avocats du FNDC et leurs leaders se sont trompés de procédure.
« On ne peut poursuivre un magistrat sans l’avis du conseil supérieur de la magistrature. C’est pourquoi, nous vous demandons de constater qu’il n’existe aucune appréciation de la magistrature. C’est pourquoi, nous vous demandons monsieur le juge de déclarer la citation directe irrecevable au profit de la chambre pénale de la Cour suprême. Ces faits qui lui sont reprochés se sont déroulés lorsqu’il était procureur général près la Cour d’appel de Conakry. Ces faits ne sont justiciables que devant la haute Cour de justice. Nous vous demandons de vous déclarer incompétent également pour défaut d’avis préalable du conseil supérieur de la magistrature, d’exception d’incompétence. Ils se sont trompés de justice et de procédure. Déclarez irrecevable cette procédure parce que le ministre Alphonse Charles Wright est un magistrat. C’est une fuite en avant. On veut jeter un discrédit à la justice guinéenne. Un magistrat ne peut être poursuivi sans avis du conseil supérieur de la magistrature »,a-t-il soutenu.
Par ailleurs, Algassimou Diallo représentant du ministère public s’est inscrit dans le même ordre. Pour lui, un magistrat ne peut être poursuivi que sur avis du conseil supérieur de la magistrature.
« Un magistrat ne peut être poursuivi que sur avis du conseil supérieur de la magistrature. Nous pouvons conclure l’irrecevabilité de la citation directe pour défaut de l’avis du conseil supérieur de la magistrature », a-t-il déclaré.
Suite à cette déclaration, l’avocat des leaders du FNDC, a demandé au tribunal de rejeter la demande des avocats du Garde des Sceaux. Maitre Salifou Béavogui estime que c’est juste une fuite et une façon de soustraire le prévenu des poursuites judiciaires.
« Je vous prie de rejeter purement et simplement ces exceptions. C’est juste une fuite en avant et une façon de soustraire le prévenu des poursuites judiciaires. Vous devez juger le concret monsieur le président. Il ne faudrait pas qu’on vous trompe. Je vous demande de déclarer irrecevable cette demande. Ce sont des infractions de droit commun donc il est justiciable. Votre tribunal va permettre que les débats vont être entendus au fond ».
Après ce débat houleux entre les différents avocats, le président du tribunal Ibrahima Sory 2 Tounkara a renvoyé l’affaire au 03 juillet 2023 pour le verdict.
Mamadou Saidou BALDE