Mesdames et Messieurs,
Je suis particulièrement heureux de m’adresser à cette auguste assemblée sur un sujet aussi important que l’accès des populations guinéennes à l’eau potable.
Je voudrais au nom du Gouvernement et de mon département vous remercier d’avoir répondu si nombreux à notre invitation. Votre participation aux réflexions et discussions portant sur des problématiques aussi vitales et déterminantes que celles de l’accès de nos populations à l’eau potable, contribuera certainement à la création d’un environnement sain et durable.
Sachant que l’eau et l’assainissement sont indispensables à la vie et au développement de la civilisation humaine dans ses aspects multiples, vous conviendrez avec moi que l’accès à l’eau potable et à un environnement assaini constitue pour notre pays, un véritable défi de survie, un défi social, économique et politique.
C’est pour toutes les raisons ci-dessus évoquées, que la vision de l’eau de la République de Guinée se résume à : «Faire de l’eau et de son utilisation, un facteur de bien-être social et de développement économique inclusif bénéfique à toutes les couches sociales du pays, fondé sur (i) la bonne gouvernance, (ii) le consensus national, (iii) la paix sociale, (iv) la préservation et la protection de l’environnement, (v) l’intégration économique ouest-africaine et la coopération internationale et transfrontalière».
Les autorités de la transition, en leur tête, le Colonel Mamadi Doumbouya, Chef de l’État, Chef Suprême des armées ont fait de: « l’accès de nos populations à l’eau potable en quantité et en qualité suffisante », une priorité nationale. Cette démarche est largement soutenue par le Conseil national de la transition et son Président le Dr. Dansah Kourouma qui s’est personnellement impliqué pour la réussite de cet évènement.
Mesdames et Messieurs,
La République de Guinée, dispose, comme vous le savez d’un important potentiel estimé à environ 27 000 m3 par habitant et par an. De grands fleuves internationaux, comme le Niger, le Sénégal, la Gambie y prennent leur source, faisant de notre pays le « château d’eau » de l’Afrique de l’Ouest. La quantité de ressources en eau renouvelable par an y est estimée à 266 km3 ???.
Cette dotation en ressources en eau constitue un atout majeur pour le développement du secteur.
Cependant on constate :
• Une faible mobilisation et une valorisation insuffisante de ces ressources
• Une protection inappropriée des ressources en eau pour satisfaire les besoins socio-économiques et environnementaux,
• Un sous-investissement dans le secteur des infrastructures d’eau,
• Une capacité opérationnelle très limitée des fournisseurs de services d’eau,
• Un faible recouvrement des coûts des services d’eau.
• Une absence de plan de gestion des ressources en eau des bassins hydrographiques nationaux et partagés ainsi que des systèmes aquifères du pays,
En somme, on enregistre un important déficit résultant d’une faible capacité de production et de distribution d’eau potable par rapport aux besoins croissants de nos populations. Cette situation affecte considérablement le niveau et la qualité de l’accès à ce service social de base.
Aujourd’hui les conclusions des études ont estimé le besoin en financement pour les travaux d’infrastructures du secteur de l’Eau (Conakry et les villes de l’intérieur) à environ 2.700 millions de dollars américains. L’Etat guinéen a décidé de prendre en charge, les 20% de ce montant. De même la Banque mondiale a annoncé une contribution de 200 millions pour financer les projets d’adduction d’eau et d’assainissement.
D’oú la tenue du présent forum national de l’eau et de l’assainissement avec l’appui des partenaires techniques et financiers particulièrement la Banque Mondiale.
Mesdames et Messieurs,
Je voudrais rappeler que ce forum national de l’eau qui se veut inclusif, réunit plusieurs participants provenant des structures étatiques (autorités gouvernementales, autorités parlementaires, services techniques centraux et déconcentrés), des collectivités locales, du secteur privé, de la société civile, des Organismes de Bassins, des partenaires techniques et financiers, des usagers des services d’eau et d’assainissement.
Je voudrais donc compter sur chacun de vous pour mettre à contribution vos expériences et vos compétences dans une approche participative, prenant en compte non seulement les enjeux et les contraintes du moment, mais aussi et surtout les attentes légitimes et légales de nos braves populations.
Je saisis l’occasion pour exprimer ma gratitude aux Partenaires Techniques et Financiers disposés à accompagner les Autorités Guinéennes dans leur détermination et engagement, à faire face à cette situation de pénurie d’eau potable.
Mesdames et messieurs
Je suis convaincu, qu’à l’issue des deux jours de travaux, nous parviendrons à des conclusions qui permettront de définir une feuille de route appropriée, conformément aux priorités consignées dans le Programme de Référence Intermédiaire (PRI).
Je vous remercie de votre aimable attention.