Ces derniers temps, à cause du lancement de la construction de quatre aérodromes régionaux modernes dans le pays, beaucoup de commentaires alimentent le quotidien de plusieurs guinéens les uns souvent opposés aux autres. Certains estiment même que ce projet est un luxe face à nos besoins en route, d »autres trouvent que le moment n’est pas opportun pour un tel projet.
En m’appropriant des approches techniques, qui s’étendent largement au-delà de la période de transition en cours en Guinée, je trouve ce projet comme un bon début dans le processus de relance du transport aérien à l’intérieur de notre pays. J’évoquerai après l’incidence positive de celui-ci du point de vue socio-économique sur les populations de notre pays.
Les demandes sociales en matière du développement sont une exigence à laquelle l’État ne peut se soustraire, quelque soit les circonstances. Pour autant, cet État dans la logique de la continuité dans le devoir et la responsabilité, a le droit de choisir par des voies de transparence et de rationalité, tout ce qui convient pour satisfaire les populations face à leurs besoins.
Je suis sûr que tout le monde est d’accord sur l’importance des voies aériennes dans l’écosystème des transports en Guinée. Nous sommes tous affirmatifs aussi de la situation déficitaire du monde des transports dans notre pays, qui ne repose quasiment que sur le seul secteur routier, lequel d’ailleurs est en train de se débattre depuis des années pour s’extirper de ses nombreuses faiblesses structurelles.
Et si on avait aussi investi depuis des années dans les transports aériens et ferroviaires dans notre pays !
Cette option reste toujours d’actualité pour un pays ambitieux comme la Guinée.
Un peu de regard sur notre propre passé pour nous convaincre de cette nécessité.
Sous la première république, les transports ferroviaires et aériens étaient beaucoup plus réguliers et efficaces dans les lieux qu’ils desservent et même au-delà à l’intérieur du pays que le secteur routier, malgré l’étendue de ce dernier et la présence à son service des subdivisions des TP dans toutes les préfectures de notre pays. Les transports aériens et ferroviaires, malgré leur statut de modes alternatifs, soulageaient comme ils pouvaient nos besoins en déplacement des hommes, des marchandises et mêmes nos routes qui étaient majoritairement en terre battue.
C’est pourquoi, malgré des efforts hautement salutaires et constants faits par l’État guinéen en faveur de nos infrastructures routières, la relance effective des transports ferroviaires de masse et le transport aériens constitue la meilleure alternative pour répondre efficacement et durablement aux multiples attentes des guinéens dans le domaine des transports et même au-delà de notre souverain espace.
Au regard de tout ce qui précède, la construction des aérodromes régionaux modernes, avant la création des compagnies aériennes et l’envoi des aéronefs est une démarche techniquement normale vers la relance effective du transport aérien à l’intérieur de notre pays.
Quelques raisons suivantes plaident en faveur de ces constructions en cours:
☆ Ces aérodromes modernes dans quatre de nos régions administratives pourraient attirer des capitaux nationaux et extérieurs pour la création des compagnies aériennes privées telles que Guinée Air Service et Guinée Inter Air, …autre fois dans notre pays;
☆ Des compagnies minières et d’autres partenaires au développement dans notre pays pourraient exploiter ces aérodromes, avec des retombées financières dont ces régions et notre pays pourraient bénéficier;
☆ Cela pourrait booster de plus les activités de ces partenaires avec des valeurs ajoutées pour nous;
☆ On pourrait mieux éviter les effets des coupeurs de route en sécurisant nos biens les plus précieux;
☆ En rendant les tarifs de ce moyen de transport accessibles à plusieurs guinéens, beaucoup de hauts cadres, d’intellectuels, d’hommes d’affaires, d’artistes, de personnes malades, etc…..pourraient vaincre le facteur temps dans leurs déplacements respectifs à travers le pays;
☆ Le secteur des transports, globalement pris saurait davantage appuyer dans son rôle régalien plusieurs autres secteurs de développement dans notre pays;
☆ Des lignes régulières de transport aérien intégré pourraient être source d’attraction de touristes et de création d’emploi à l’intérieur de notre pays.
Nos efforts jusque là dans les routes seraient moins onéreux et notre secteur des transports sortirait fort et plus attractif pour le pays et pour le bonheur à nous tous, si on avait investi conséquemment dans les transports alternatifs incarnés par les modes routiers et ferroviaires
Face aux nombreux défis qui nous attendent dans les transports, notre volonté commune de progrès prend le dessus pour surmonter ces défis.
Je demeure vent débout contre cette atteinte.
Balla Moussa Konaté
Ingénieur des ponts et chaussées, chef d’entreprise en BTP