Le « quoi qu’il en coûte » qui rappelle ce discours du Président Français, Emmanuel Macron, pendant les pires moments de la propagation de la maladie du coronavirus, s’applique bien au contexte guinéen, où les dirigeants de la transition cochent à pas de charge sur tous les tableaux, sauf de toute vraisemblance, celui relatif à l’organisation des élections.
Pour y parvenir, ils sont prêts à tout. Prêts à en découdre avec quiconque, affronter n’importe quel obstacle rédhibitoire, pour dérouler leur agenda. De cet agenda, ne sont lisibles que l’ambition et la détermination à doter le pays de nombreuses infrastructures. Passer pour le chantre de la lutte contre la corruption et le détournement des fonds publics à travers la traque organisée par une justice qui n’offre pas toutes les garanties d’indépendance. Ce débat a toujours existé.
Donc donner ainsi la forte sensation que le patron de la transition est le paladin d’une Guinée qui a souffert de la mauvaise gestion.
Une pirouette, diront certains, mais un objectif clairement défini, jugé légitime et nécessaire pour le pays en cette phase selon ses concepteurs.
Pour y arriver, le colonel sait qu’il faut des moyens et du temps. Ce temps, sait-on bien, sera plus long que celui convenu avec la CEDEAO pour rendre le pouvoir aux civils, à la suite d’élections libres et transparentes. Ceux qui n’ont pas compris cela, ou qui ne veulent pas s’y accommoder, ça a tout l’air, devraient payer pour leur attitude de dissonance.
Pour détourner les attentions d’une opinion nourrie au biberon de la politique politicienne, cependant avide du bien-être, l’ancien légionnaire multiplie les actions de charmes qui sont d’utilité publique, quoi qu’on en dise.
Il insuffle une bonne dynamique pour la continuation des projets de développement laissés par son prédécesseur, qui lui en veut d’ailleurs, entre autres, pour usurpation. Il a aussi donné un coup d’accélérateur à d’autres rangés dans les placards. Des projets qui faisaient l’objet, dans les temps, de trop grandes discussions avec les bailleurs, de la part des cadres qui donnaient l’impression de vouloir mieux les structurer. Mais en réalité, dans la plupart des cas, ces derniers étaient un tantinet soucieux de ce qui doit leur revenir à eux dans la phase d’exécution.
En dépit des diagnostics des sceptiques qui débitent sur un affaissement en perspective de l’économie, celle-ci tient encore.
Les indicateurs macroéconomiques qui ont toujours servi de baromètre pour apprécier sont au vert, à en croire les chiffres officiels, ce, grâce à des efforts de moralisation de la gestion qui sont perceptibles.
Le bémol, c’est le choix des collaborateurs à tous les paliers de la gestion, sauf à quelques exceptions près, qui s’emmêlent les pinceaux. Soit c’est le niveau trop questionnable ou c’est une inadéquation entre le poste et les profils souvent rendus attrayants sur papier.
Beaucoup de services qui ont vu parachuter à leur tête des experts proclamés en souffrent. C’est le cas notamment de la SEG, avec ce spécialiste proclamé des eaux et de l’environnement, annoncé, mais en vain, comme une providence à la tête d’un secteur qui n’a jamais comblé les attentes, bien que moins pourvu de moyens.
Pour se résumer, quoi qu’il en coûte, les militaires seront là encore pour un certain temps.
Les politiciens et activistes de la société civile devenus quelque peu inaudibles, finiront par se résigner, à défaut de pouvoir réussir leur mobilisation qui tympanise désormais.
A cet effet, le temps sera déterminant pour toutes les parties.
In DjomaMedia