La fin du moratoire, c’est pour bientôt. Ils se savent alors acculés. Et voient aussi le temps passé vite.
Le CNRD sait que le 04 décembre prochain, soit dans moins d’une semaine, les chefs d’Etats et de gouvernements de la CEDEAO, se reverront à nouveau, la énième rencontre, l’ultime, sûrement, pour parler de la Guinée, dont ils, les militaires au pouvoir, ont fait basculer le destin, le matin d’un 05 septembre 2021.
Au cœur de ces retrouvailles en perspective, qui seront scrutées par Conakry, le chronogramme de la transition.
D’ici là, il faut parer au plus urgent. Démontrer à ceux qui seront amenés à apprécier la gestion de la transition, que la volonté de travailler pour un retour rapide à l’ordre constitutionnel est au-dessus de tout soupçon.
C’est alors paraître flexible et ouvert au dialogue avec tous les acteurs concernés.
Ainsi a été ouvert, comme prévu, le jeudi 20 novembre, le dialogue tant attendu comme si cela était une panacée.
«Il le fallait, pour ne pas donner le sentiment au quatuor qui s’est fracassé pour être la troïka, que les choses, en Guinée, fonctionnent au gré de leur palpitation», ont rétorqué des leaders des autres alliances, des antidotes de ceux qui ont juré de ne pas s’associer à une mascarade, disent-ils.
Comme il fallait s’y attendre, les partis membres de ces trois alliances qui sont : le FNCDC politique, l’ANAD et le RPG et Alliés, ont décidé de bouder ce dialogue.
Ils conditionnent leur participation par la satisfaction des 10 points de réclamations, dont entre autres, la fin des poursuites contre les leaders politiques et ceux de la société civile.
C’est une habitude bien connue chez les partis politiques Guinéens. Le RPG en sait bien quelque chose, lui qui annonce aujourd’hui se confondre à cette initiative en arguant qu’on ne peut pas discuter le couteau à la gorge, trouvait cet argument dans les temps comme étant la preuve de la mauvaise foi.
Cependant, il est compréhensible pour les partis politiques dont les leaders sont en prison et d’autres menacés de poursuites judiciaires, alors en exil, d’exiger l’arrêt de ces ennuis contre les leurs.
Les militaires, qui ont d’ailleurs, annoncé s’en aller au terme de la transition, ne seraient pas non plus inaudibles, du moins pour l’extérieur, quand ils évoquent une immixtion inacceptable dans le dossier judiciaire.
Les positions sont alors tranchées de part et d’autre. Aucun camp ne veut bouger de sa ligne de crête. Les facilitatrices n’y ont pas réussi, surtout pas du tout.
Le médiateur de la CEDEAO présent à Conakry, exprimant ainsi le soutien de la communauté internationale à cette initiative caricaturée par les acteurs qui y sont absents, veut s’essayer lui-aussi.
Thomas Yayi Bony, s’engage à s’employer afin d’amener la Troïka à reconsidérer sa position. Pour y parvenir, l’ancien Président Béninois promet à cet effet, d’impliquer les chefs d’Etat de la sous-région.
Difficile de parier sur la réussite de cette démarche, quand on sait, selon des sources présidentielles, que ce type de diplomatie, s’était mis en branle en faveur du retour des leaders en exil, mais en vain !
La solution pour les absents, ces partis les plus importants du landernau politique, de redevenir incontournable du processus en cours, c’est le rapport de force quand l’extérieur n’est plus assez attentif aux récriminations.
A défaut, il y aura ces destins en attente d’être bouleversés ou couverts par l’oubli.
En attendant, le dialogue, quoique, escorté de polémiques, habituelles à ce genre de rendez-vous en Guinée, fonctionne comme sur des roulettes.
Mognouma