Bien que le procès des évènements du 28 septembre 2009 soit sensible, nous sommes obligés parfois de briser le silence pour recadrer certaines situations qui sont de nature à désorienter les débats concernant cet historique procès.
En effet, depuis la première sortie du Commandant Aboubacar Sidiki Diakité alias Toumba, en plus de polariser les attentions du fait de son style de communication qu’il a épousé, l’ex-aide de camp du Président Dadis Camara se retrouve au cœur des débats pour la simple raison que, dans ses différentes interventions, il évoque sa croyance en faisant souvent recours aux versets coraniques. Cette attitude du Commandant Toumba suscite quelques fois de vives réactions du côté des avocats de la défense notamment du N⁰ 1 du Conseil National pour la Démocratie et le Développement (CNDD), le Capitaine Moussa Dadis Camara. Pour certains de ceux-ci d’ailleurs « Toumba envoie un message codé au tribunal et au monde musulman. »
La question que nombre de guinéens se posent depuis l’incident malheureux de l’autre jour ayant même conduit le Bâtonnier de l’ordre des avocats, Me Djibril Kouyaté, à présenter des excuses au Tribunal criminel délocalisé de Dixinn, dans le cadre du massacre du 28 septembre 2009, tout en fustigeant l’inconduite de certains hommes en robe noire, est de savoir s’il est interdit à un mis en cause de faire recours à la religion ou d’user des versets bibliques ou coraniques pour assurer sa défense.
Rien n’interdit à un accusé de faire recours à la religion ou d’user des versets coraniques ou bibliques pour se défendre. Contrairement à ce que certains pensent, le recours à la religion d’un accusé n’enlève en rien la laïcité à un tribunal. Donc, que tout le monde dépassionne le débat pour que cet historique PROCÈS puisse se dérouler convenablement.
Chaque accusé est libre d’user de sa religion pour tenter de convaincre le Tribunal, si toutefois l’intéressé à la maitrise des versets du livre saint de sa religion. C’est tout à fait normal, c’est de bonne guerre. Ceux qui sont musulmans sont libres de faire recours au Coran ; Ceux qui sont Chrétiens sont aussi libres de faire recours à la Bible. Il en est de même pour les autres croyances.
Yandi ! Que ceux qui veulent nous envoyer sur un terrain glissant NOUS RAMENENT DANS LA SALLE DES AUDIENCES POUR L’INTERET SUPERIEUR DE NOTRE CHERE NATION. C’est la Guinée qui gagnera à l’issue de cet historique procès.
Sayon MARA, Juriste