« Le singe ne change jamais sa déhonté façon de s’asseoir », dit-on.
Ce n’est pas une surprise que l’UFDG/ANAD, l’UFR annoncent sa participation à la manifestation du lundi 05 septembre 2022, date anniversaire de l’avènement du Colonel-Président Mamadi Doumbouya au pouvoir, à l’appel de leur officine le FNDC, entretenu, financé, orienté, manipulé par leur soin. C’est le contraire qui aurait étonné.
A rappeler que le FNDC est essentiellement la fabrication des politiques notamment Cellou Dalein Diallo, Sidya Touré…, l’ancien mouvement anti troisième mandat utilisant le carnet d’adresses, le relationnel, bénéficiant du financement de leurs mentors pour exister, faire le tour des palais en Afrique de l’ouest, sur le continent et dans le monde.
Il est évident que Cellou Dalein Diallo, Sidya Touré, l’ANAD… ne prendront pas le risque, ce serait suicidaire, de laisser leur marionnette du FNDC, une coquille vide, sans aucune assise populaire, organiser tout seul la manifestation du lundi 05 septembre sans y participer. Le pot de rose serait découvert s’il ne l’est pas déjà.
En se mettant dans la posture hermaphrodite de ni guerre, ni paix, l’UFDG/ANAD, l’UFR tombent dans le double piège vis avis de la CEDEAO et du pouvoir guinéen.
En effet, on ne peut pas crier urbi orbi, demander, exiger et obtenir la médiation de la CEDEAO, prôner le dialogue, rencontrer le médiateur et opter paradoxalement pour les manifestations de rue. Quelle hypocrisie ! Quelle mauvaise foi !
Mieux, en s’associant au FNDC désormais dissous, banni, interdit… pour la manifestation du 05 septembre prochain, les partis UFDG, UFR, l’ANAD… engagent pleinement leur responsabilité dans les casses, la violence, les dégâts… qui pourraient subvenir. A propos, le code pénal et le code de procédure pénale sont formels.
« En droit, le voleur et le recéleur ont la même peine », dit-on.
Par ailleurs et pour la CEDEAO, il n’y a plus l’ombre d’un seul doute, en prenant part à la manifestation du 05 septembre, après trois (3) heures de rencontre de travail entre leurs représentants et le médiateur Boni Yayi, Cellou Dalein Diallo, Sidya Touré et leurs sbires montrent à l’opinion nationale, à l’organisation sous-régionale et à la communauté internationale leur refus délibéré de tout dialogue.
« On ne peut pas être au four et au moulin », disait l’autre. Il est insensé, contre-productif de parler de dialogue et d’user la violence comme arme de revendication. C’est soit l’un ou l’autre, mais pas les deux à la fois.
En réalité, avec ses montagnes de conditions irréalistes et irréalisables, l’UFDG/ANAD, l’UFR… ne participeront pas au dialogue recommandé par la CEDEAO. Loin s’en faut ! Ils ont opté pour la rue, les manifestations, le désordre, le chaos… par procuration, le FNDC étant le masque utilisé, mettant de facto en difficulté leurs soutiens sous-régionaux, africains et internationaux, avec l’espoir que cette pression sur fond de chantage pourrait soumettre le colonel-Président Mamadi Doumbouya, le CNRD et le gouvernement à leurs caprices. A leurs desideratas. Quelle erreur tactique, stratégique, politique…!
Avec onze (11) ans de manifestations sans succès contre le régime défunt, l’intelligence politique voudrait que Cellou Dalein Diallo et ses alliés changent de paradigme. Hélas, ils n’ont tiré aucune leçon du passé. Tant pis ou tant mieux pour eux.
À présent, que faut-il faire des recommandations formulées par le médiateur Boni Yayi ?
La Guinée étant au dessus des intérêts des chapelles politiques, elle ne saurait être prise en otage par un groupe qui souhaite la régenter selon sa volonté, son obscur projet de société, ses ambitions partisanes…
C’est pourquoi, conformément aux recommandations du médiateur de la CEDEAO, le CNRD et le gouvernement devraient s’activer pour rendre opérationnel le cadre de concertation inclusif en meublant le secrétariat permanent, les commissions techniques… en concert avec les acteurs politiques qui accepteront d’y prendre part, afin d’œuvrer pour la réussite de la transition et le retour à l’ordre constitutionnel.
En définitive, faut-il rappeler que la politique de la chaise vide n’a jamais payé et que la violence est incompatible avec le dialogue.
Paul Moussa Diawara, membre fondateur du CRAS