Douze (12) mois d’euphories, de peines mais surtout de morts. Il y a trois-cent- soixante-cinq (365) jours que la page fut tournée avec l’équipe du Pr Alpha Condé, promotrice de la dictature, du culte de la personne, du copinage et de la gabegie financière. Ces maux précités, ont été la cause principale de l’adhésion du peuple au coup d’Etat du 5 septembre dernier.
La nation guinéenne se disait mieux mériter !!!!
Une année de Gouvernance avec le Comité National pour le rassemblement et le développement (CNRD). A-t-on corrigé les erreurs du passé ?
Les erreurs du passé, cette phrase qui revient à chaque prise de pouvoir constitutionnelle ou anticonstitutionnelle. Comme on aime le dire, « les erreurs du passé », pour moi il n’y a jamais eu d’erreur dans la gouvernance de la Guinée mais des fautes, et ne sont pas que du passé. En plus d’exister, elles compromettent notre avenir socio-économique. Cet avenir radieux dont rêvaient Ahmed Sékou Touré, Saifoulaye Diallo, Hadja Mafory Bangoura et tant d’autres.
Discours et actes :
Comité National pour le rassemblement et le développement, l’instance dirigeante du pays au lendemain du 5 Septembre. En plus du refus catégorique d’un dialogue sincère, et du caractère non inclusif de cette transition, l’on se demande finalement si le mot ‘’Rassemblement’’ devrait exister au sein de l’ensemble CNRD. Si les discours lors de la prise du pouvoir étaient sincères, pourquoi ne reflètent-ils pas les actes du CNRD ?
Quand on tient un discours de rassemblement, l’on se doit un caractère inclusif. Il est aberrant de faire croire qu’un dialogue sincère et un rassemblement autour de la conduite de la transition pouvait affecter la mission de refondation et de lutte contre le crime économique du CNRD. En effet, la justice doit être au-dessus de toutes considérations. Elle doit être au-dessus des considérations partisanes et des velléités du pouvoir. A mon avis, inviter le RPG, l’UFDG…autour de la table de dialogue ne devrait empêcher la Justice « CRIEF » d’être impartiale, particulièrement dans sa lutte contre la délinquance économique, dont plusieurs personnalités politiques se trouvent accuser. Du moins, pour une justice transparente et non instrumentalisée.
La promesse de faire mieux que le passé !!!
Faire mieux que le passé, signifierait le respect de l’Etat de droit, c’est-à-dire, un État dans lequel la puissance publique elle-même est soumise aux règles de droit. Un Etat qui accepte les principes de la liberté d’expression et du droit à manifester des uns et des autres.
Faire mieux que le passé, s’est donné l’exemple d’une gestion saine en déclarant et faisant déclarer ses biens et ceux de ses collaborateurs avant et après la gestion de la chose publique.
Faire mieux que le passé, s’est faire prôner la méritocratie sur la médiocrité, en nommant ceux qui méritent de par leurs compétences et bonnes moralités de servir la Nation et non ceux qui payent pour être nommés afin de servir leurs intérêts et ceux de leurs lobbies à la tête de nos institutions financières. « Payer pour servir sa Nation, est pour moi l’acte le plus ignoble qu’un digne fils puisse faire ».
Faire mieux que le passé, s’est éradiqué le copinage dans l’appareil étatique en évitant de nommer deux frères à la tête d’une même institution en plus financière de l’Etat. Quel conflit d’intérêt indescriptible ?
Faire mieux que le passé, s’est donné l’exemple d’une gouvernance économique saine.
Faire mieux que le passé, s’est mené une gouvernance axée sur le résultat et non sur les humeurs et dires des uns et des autres.
Gouvernance économique :
La lutte contre le crime économique, une volonté matérialisée par la création de la cour de répression des infractions économiques et financières « CRIEF ». Il faut admettre qu’elle est l’une des meilleures initiatives de gouvernance que la Guinée ait pu connaître ces dernières années. Comme je le disais, le crime économique à plus de conséquences négatives sur la vie d’une Nation qu’une guerre aux armes létales. Dans un pays où l’on se sent fière de se servir des biens de l’Etat et de la Nation, il est impératif que la lutte contre la corruption et le crime économique soient au centre des préoccupations. Après plusieurs mois, pourquoi cette initiative pourtant noble se voit décrier par les uns et les autres ?
A mon avis, l’incompétence des membres de l’institution ‘’CRIEF’’ en charge de mener à bien cette mission, et l’absence d’exemplarité dans la gouvernance économique des ressources de l’Etat par l’équipe dirigeante actuelle, sont les principales causes du doute autour du caractère indépendante et apolitique de ce combat. Il est temps de revoir la méthodologie de cette institution. Je suis
d’accord qu’en plus de la nécessité d’éviter la manipulation de l’exécutif dans les affaires de la CRIEF, nul ne doit utiliser son manteau de politique influent pour échapper à la rigueur de la loi et surtout quand cette rigueur est neutre et n’obéit qu’aux principes de la loi.
Les Impacts de la transition et de la crise mondiale sur l’économie guinéenne : la rareté des investissements et investisseurs, une réalité propre à toutes les transitions déclenchées par un coup d’État. De par leurs caractères anticonstitutionnels et instables, les coups d’Etat rassurent peu les investisseurs de façon générale. Car le premier indicateur à prendre en compte lors d’un investissement sérieux, est la stabilité politique. Elle est le premier garant d’un investissement durable et réussi. Le PIB guinéen, dépendant dans sa grande majorité des investissements directs étrangers « IDE » dans les mines, l’agriculture et les services est en train de prendre un coup aux conséquences multiples. La mobilisation des ressources internes restant faibles, les IDE sont indispensables dans notre économie. Du moins en ce moment !! De se faite, Pour une transition sans crise économique majeure, la junte et son gouvernement ne peuvent et ne doivent agir que pour la quiétude et la stabilité afin de rassurer les partenaires techniques et surtout financiers de la Guinée pour le bien-être du peuple de Guinée.
Inflation à deux chiffres, crise économique mondiale…, les contraintes endogènes et exogènes qui méritent un plan d’atténuation et de relance mature et stratégique au risque d’être étouffé par une crise économique et sociale sans précédent, les douze (12) prochains mois. Sans parler des conséquences liées aux possibles sanctions de la CEDEAO en cas d’échec de la médiation entamée par ladite Institution, où de l’entêtement de la junte au pouvoir à ne pas engager un dialogue sincère et inclusif. Une situation que tout bon patriote ne souhaiterait pas !!!
Crise sociale, la posture à prendre pour éviter le chaos :
Il faut admettre que cette crise sociale qui malheureusement fait des victimes ‘’Cas de morts’’ et fera d’autres victimes si rien n’est fait, est la résultante de l’incapacité de la junte à concilier dialogue et actions de refondation. Comme le disait l’autre « le dialogue n’est pas une faiblesse » !! je vais rajouter en disant que le dialogue est une arme, elle est cette arme dont les Grands Hommes d’Etat manillent pour maintenir la quiétude sans laquelle tout développement durable est impossible.
Les protagonistes d’une guerre dialoguent de façon sincère, pourquoi pas nous ?
L’intelligence humaine étant plus tranchante, plus fatale et plus effrayante que les armes, l’on ne peut gouverner longtemps sans elle. Et pour l’avoir de son côté, il faut tout simplement avoir une posture et une capacité à rassembler et dialoguer même avec ses pires ennemis.
Sans langue de bois, la volonté d’ouvrir un dialogue sincère et productif ne peut venir que du Président de la transition. Il est l’unique guide de cette transition, elle réussira quant-il rassemblera sans distinction et éloignera de sa gouvernance les Hommes qui prônent la division, la mauvaise gouvernance pour leurs intérêts égoïstes et calculateurs.
La crise guinéenne ne trouvera une issue, que si les protagonistes (CNRD, Politiques, Société civile…) eux-mêmes acceptent de mettre leurs différends de côté pour ensemble aboutir à un retour paisible à l’ordre constitutionnel.
Organes de la transition :
Tautologie, initiatives sans suite, tâtonnement, c’est en cela que je qualifierai la plupart des actions menées en douze (12) mois de gouvernance. Nul besoin de rappeler les échecs qui sont déjà exposés aux yeux de tous les observateurs avertis et sans positions partisanes. Il est nécessaire, voire primordial, que les démarches et méthodes de Gouvernance des organes de cette transition changent, et cela pour construire un lendemain stable et meilleur. A cet effet, je lance un appel patriotique à l’endroit des tenants de cette transition « faites-mieux que vos prédécesseurs, en faisant de la transparence politique et économique, la boussole de vos actions » pour l’intérêt général de notre chère Guinée.
Une Transition réussie est possible si nous ne commettons pas les mêmes fautes que nos prédécesseurs et cela dans le rang des gouvernants que des gouvernés (citoyens ordinaires, politiques, Hommes de la société civile…).
Vive une Guinée au-dessus de nos intérêts partisans et individuels
Mamadi Kaba
Consultant TIC/Télécom et citoyen soucieux