Dans un communiqué lu à la Radio Télévision Guinéenne le 15 mai 2022, le Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD) a interdit toutes les manifestations sur la voie publique en République de Guinée.
Citation : « Toutes manifestations sur la voie publique, de nature à compromettre la quiétude sociale et l’exécution correcte des activités contenues dans le chronogramme (de transition) sont interdites pour l’instant jusqu’aux périodes de campagne électorale. »
La manifestation est un droit fondamental, encadré et garanti par la loi. L’article 8 de la Charte de la Transition la garantit à tous les citoyens guinéens et dispose que : « les libertés et droits fondamentaux sont reconnus et leur exercice est garanti aux citoyens dans les conditions et les formes prévues par la loi. »
À vrai dire, le CNRD n’a rien à gagner dans un bras de fer avec la classe politique guinéenne. Certes, on peut à un moment donné prendre le pouvoir par la force, mais on ne peut éternellement le gérer avec elle. Le CNRD doit nécessaire dialoguer, instaurer un vrai dialogue politique et social, notamment avec les grandes formations politiques pour éviter au pays de verser dans le chaos. Loin d’être cet oiseau de mauvais augure, mais les fiançailles entre les Partis politiques du G58, du RPG Arc-En-Ciel et Alliés inquiètent l’opinion, car ces différentes formations politiques constituent la frange la plus importante de l’électorat guinéen et en totalisent plus de 80%. Occulter ou minimiser cette évidence, c’est de se méprendre carrément sur la réalité guinéenne.
En un mot, le dialogue véritable, comme l’enseigne une sagesse africaine, suppose la reconnaissance de l’autre à la fois dans son identité et dans son altérité’’.
Sayon MARA, Juriste