Très petits, nous avions été attirés par l’excellence, la lecture et l’écriture quand on nous parlait des grands écrivains guinéens dont Thierno Monenembo. À cet âge d’enfant, nous pensions qu’il fallait être un grand intellectuel pour écrire un livre.
Au collège et au lycée, les extraits des romans guinéens qu’on nous enseignait, notamment « Les Crapauds-brousse » ou encore les « Écailles du ciel » de Monenembo, nous passionnaient sans cesse.
D’année en année, la plume de l’homme continuait à booster notre désir de la lecture, nos ambitions pour l’écriture et le souhait le plus ardent de pouvoir faire comme lui. En lui, nous voyions une source d’inspiration, un exemple de réussite intellectuelle et un modèle de Guinéen qu’il fallait véritablement suivre pour rentrer dans l’histoire des grands hommes.
Malheureusement, je veux dire très malheureusement, à l’âge de la maturité, nos espoirs ont été brisés, nos passions enfouies, nos ambitions tuées. Bref, on a perdu le repère et on s’est perdu. Il fallait se réinventer dans la quête du savoir pour se construire une nouvelle personnalité intellectuelle pour être des hommes de valeur avec l’identité de citoyen Guinéen.
Tels « les soleils des indépendances » que nous raconte Ahmadou Kourouma, Thierno Monenembo n’aura été qu’un désespoir, une désillusion, une honte ou même une épidémie qui continue d’étouffer la citoyenneté guinéenne, la cohésion et la quiétude sociale. Quel gâchis ! Quel malheur ! Quelle honte !
Cet homme de l’époque précambrien ne devrait pas appartenir à notre ère où les intellectuels de les toutes les sociétés du monde sont résolument engagés dans les recherches de paix, d’amour, de solidarité, de fraternité, d’amitié, de tolérance, de pardon et du bien-être.
Malheur pour nous, cet homme aux pensées hideuses, plein de vilité, ne cesse de dégobiller ses insanités que lui remontent ses veines remplies de brandevin. A-t-on besoin d’un tel homme dont les muscles ne germent que de la haine et de l’hypocrisie ?
Depuis 2004, la plume de Monenembo ou l’écrivain lacustres des maquis, le présente comme une personne qui souffre de la névrite. Il a cessé d’être intellectuel pour devenir un attardé mental. Son exemple n’est que désastre et son existence dans notre société n’est que néfaste. Ses déclarations publiques, notamment, entre 2010 à maintenant, en illustrent éloquemment. Cette haine indécrottable, qui prime sur le bon sens chez lui, devient de plus en plus inquiétante dans notre pays.
La haine. Quand elle prend le dessus sur la raison, on devient émotif et on commet des actes immoraux aux effets inopportuns, malséants et nocifs pour le bien-être commun. Voilà la personnalité réelle de Monenembo et l’idéologie qu’il incarne.
Pourquoi faire de la rebaptisation de l’aéroport de Conakry un sujet à polémique ? Quoi de plus normal qu’un tel acte pour honorer le combat d’un homme qui nous a conduit notre pays à l’indépendance pour nous affranchir du joug colonial. De même, cet édifice et plusieurs autres, notamment les grandes rues de nos villes, peuvent porter les noms des grandes figures qui ont marqué l’histoire de la Guinée sans distinction aucune.
D’ailleurs, pourquoi le nom du Camarade Ahmed Sekou Touré, fait autant mal à Monenembo ? Depuis combien d’années, il a connaissance de l’existence du palais Sekoutoureya ? Ni lui, ni quelqu’un d’autre ne s’est interdit de passer devant ce palais, prononcer le nom ou encore s’interdire d’y mettre pieds un jour à l’avenir.
C’est vrai, tout n’est jamais rose. Donc Ahmed Sekou Touré est loin d’être saint. Il est également loin d’un démon que Monenembo et cie veulent le faire paraître aux yeux de la nouvelle génération. Nous avons tous nos défauts et qualités. N’empêche que notre côté positif soit valorisé et que nos efforts pour la nation soient honorés. Tant que cette reconnaissance méritée n’est pas élargie aux ayants-droit, nous aurons toujours de la peine à assumer notre histoire et à mettre en avant nos vraies préoccupations communes au détriment des considérations mesquines.
Heureusement, contrairement au battement de son cœur noirci de haine et aveuglé par des considérations ethniques, cet acte de reconnaissance hautement significatif, est désormais inscrit dans les fastes du CNRD et de la transition du Colonel Mamadi Doumbouya.
Aux victimes du camp Boiro tout comme nous, autres citoyens, battons-nous pour savoir la vérité sur ce qui s’est réellement passé afin de pouvoir rendre justice à ceux qui la méritent. Mais vouloir s’attaquer aux actions honorifiques de la mémoire de feu Ahmed Sekou Touré pour ses bonnes actions, est aussi une forme de l’injustice.
En attendant, comme le dit le chanteur populaire « Grand P », dites à Monenembo de boire de l’eau et se coucher.
Mamoudou Babila KEÏTA, citoyen Guinéen.