Depuis son installation l’Assemblée Nationale en 2014 a créé une Commission de contrôle en vue de faire une situation exhaustive de l’administration parlementaire. Cette initiative au départ a été bien accueillie avec enthousiasme et soulagement par l’écrasante majorité des travailleurs qui souhaitent de tout leur vœu que toute la lumière soit faite sur l’épineuse question non seulement de leurs salaires et primes mais aussi les critères d’avancement et de promotion des cadres.
En effet, cette commission au départ avait commencé un vrai travail de fonds, mais malheureusement les véritables responsables de toutes les intrigues et malversations au niveau de l’institution, c’est-à-dire la Questure, la Direction administrative et financière, se sentant acculés, ont noyauté ladite Commission en la détournant de ses objectifs de départ. Ainsi se retrouvant au sein de la Commission de contrôle, ils ont tout mis en œuvre pour entretenir une opacité dans le travail ; il y avait donc manifestement un conflit d’intérêt car la comptabilité était à la fois juge et partie. De sorte qu’à ce jour la Commission de contrôle n’a jusqu’à présent pas pu produire un rapport définitif clair sur son travail.
Cependant, les premiers rapports à mi-parcours de la Commission de contrôle révèlent de graves manquements qui sont les suivant :
La non fiabilité des fichiers (administration et comptabilité)
Le sur-classement fantaisiste de certains travailleurs dans les catégories supérieures dans la grille de salaire.
La détection de l’existence évidente de nombreux travailleurs fictifs et les graves conséquences qui en découlent sur le Trésor public.
Le bâillonnement du personnel administratif. Toute recherche de transparence dans le dossier des travailleurs à ce jour a été systématiquement réprimée. C’est le cas à l’époque du président du syndicat des travailleurs qui a été purement et simplement radié pour l’exemple. Il s’agit de monsieur Ibrahima Kalil Doumbouya radié le 11 avril 2016.
Les responsables supposés de ces fautes gravissimes sont non seulement maintenus à leur poste, et pour certains d’entre eux bénéficient de grandes promotions.
Malgré ces graves anomalies, les responsables présumés de ces fautes n’ont jamais été inquiétés. Ceci s’explique par le fait que les nouvelles autorités d’alors de l’Assemblée nationale avaient décidé, eux aussi, de profiter de cette manne financière occulte qui existait.
Le plus grave est qu’en d’épis de l’arrivée de CNRD les mêmes pratiques continuent, c’est-à-dire que les mêmes montants sont toujours payés aux fonctionnaires, et le manque à gagner pour ces dernier est partagé comme habitude entre les responsables de ce réseau mafieux.
Pour étayer nos propos en vue de la manifestation de la vérité, il serait bon d’envisager un rapprochement entre l’état de salaire déposé au niveau du budget et celui payé effectivement aux travailleurs de l’Assemblée Nationale par le DAF en opérant une comparaison
Les travailleurs de la Questure, le DAF, la trésorière qui ont passé près de 20 ans au même poste continuent de détourner sans aucun scrupule les salaires et primes, et par la même, méconnaissent les droits des pauvres fonctionnaires que nous sommes.
Ainsi, un assistant qui devrait toucher un salaire de trois millions six cent francs guinéens (3.600.000 gnf) par mois est en réalité payé à deux million cent mille francs guinéens (2.100.000 gnf) par mois. Les primes par assistant qui sont fixées à deux cent mille (200.000 gnf) par jour et par assistant, en réalité il n’est payé que cinquante mille francs guinéens (50.000 gnf). Ces exemples ne sont cités qu’à titre indicatif pour qu’on se fasse une idée de ce que constitue un préjudice de manque à gagner.
Pour réussir cette vaste malversation institutionnalisée, un rouage bien huilé et savamment dissimulé est mis en place depuis près de deux décennies.
La stratégie est la suivante : il y a deux états de salaires, celui présenté et payé à l’Assemblée nationale est différent de celui déposé au niveau du budget par le DAF.
Plusieurs éléments de preuves pourraient être apportés à tous ces points cités dès que la procédure de vérification sera mise en œuvre. »
Conakry le 09 octobre 2021
Ont signé :
1)/Almamy Daouda Condé
2)-Mamoudou Saraya Camara
3)-Fatoumata Kourouma
4)-Fatoumata Fofana
5)-Yakouba Bamba
6)-Kerfalla Touré
7)-Lamine Diawara
8)-Mohamed Lamine Yansané
9)-Marouf Diallo