Après le discours du Président de la République à Fria, des champions en contorsion sémantique, les vendeurs grossistes de rumeurs, sortent du contexte les propos du Professeur Alpha CONDE, sur les éventuelles difficultés que pourraient traverser les Guinéens pendant cette période de crise économique mondiale consécutive à la crise sanitaire. Malheureusement, dans notre pays, la passion prime sur la raison, et le bon sens que Socrate qualifiait pourtant comme étant la chose la mieux partagée, ce sens, dis-je, se raréfie chez nombre de nos compatriotes. Du coup, tout est politisé, tout est rendu négatif et la lie de la mauvaise interprétation prend une grande place dans les cœurs de beaucoup de Guinéens. Nous sommes dans un contexte de dénigrement.
D’abord, il est à constater que tous ceux qui se plaisent à interpréter les propos du Président de la République, ne l’ont pas forcément écouté. Ils se contentent donc des rumeurs, des interprétations tordues ou des « on dit » pour faire des diatribes linguistiques contre le Professeur Alpha Condé. C’est là un signe manifeste qu’en Guinée, le libertinage d’expression a supplanté la liberté d’expression.
Aidez-moi donc à comprendre le mal qu’il y a dans ces propos du Professeur Alpha CONDE, que je paraphrase : «…Aujourd’hui tout le monde sait que le temps est dur, les prix ne font que grimper partout dans le monde à cause de cette pandémie ‘coronavirus’, nous sommes dans une conjoncture difficile, nous devons nous attendre aux difficultés … ». Fin de citation.
Nous entendons ce que nous voulons entendre, ce qui fait notre affaire, ce qui nous amène à créer des préjugés. Nous sommes d’allégations susceptibles ou tendant à confirmer nos croyances actuelles. Nous avons de la difficulté à faire la part des choses entre ce que nous entendons d’une part, et de l’autre, nos sentiments et préjugés à l’égard de la personne qui nous communique le message. Sinon le Président s’inscrit dans une logique de communication de crise, La communication de crise c’est anticiper en amont afin d’éviter les polémiques, tout en ayant des capacités de réactivité et de prise de décision rapide. Il faut alors communiquer sur des sujets sensibles et CRISOGENES. Dire la vérité est l’un des principes de la communication de crise.
Dans l’interprétation d’un discours, la logique voudrait qu’on tienne compte de certains facteurs tels que les cibles, le lieu, les circonstances, l’environnement et le temps. Mais, par mauvaise foi, beaucoup de personnes essayent de vider le message de son contenu, en prenant ainsi le seul mot ou la phrase qu’il souhaite entendre, cela vide le message de son sens. En communication, ce problème est désigné sous le sceau : obstacles. En fait, les obstacles existent dans toute communication.
Ainsi, on nous apprend dans les écoles de communication que les obstacles en communication sont au nombre de trois : sémantique, technique et pragmatique. Dans ce cas de figure, nous nous intéresserons seulement aux obstacles d’ordre sémantique et pragmatique.
Pour qu’un discours soit efficace, il faut que ses messages ne subissent pas de distorsions excessives. Les obstacles sémantiques sont identifiés comme des difficultés parfois inhérentes à la transmission et à la réception du sens des informations. On observera aussi que la capacité sémantique dans la communication, est fonction des caractéristiques personnelles des interlocuteurs. Lorsqu’on partage les mêmes caractéristiques, la capacité sémantique est relevée. Les obstacles dépendent généralement des contraintes liées à notre manière de symboliser, de penser. Ils affectent, en ce sens, le discours à travers :
L’abstraction qui réduit une masse d’informations complexes en unités simples et faciles, ce qui rend toujours l’information incomplète ;
La réification qui consiste dans le fait que les interlocuteurs pensent que le sens des messages réside dans les mots. On risque de ce fait d’avoir tendance à choisir les mots pour partager le sens d’un message, comme c’est le cas de M. le Président ;
La tendance à évaluer, qui consiste à confondre les faits avec les jugements de valeur. On finit alors par faire passer des inférences (préjugés) subjectives au détriment des faits réels.
Ainsi, il est nécessaire de prendre en compte le facteur intangible dans l’interprétation qui renvoie aux problèmes liés à la perception. Celle-ci peut être définie comme le processus par lequel l’individu choisit, organise et définit le stimulus sensoriel en images, sensées et cohérentes de la réalité, et qui l’aide à interpréter cette réalité. Les conséquences donc de la perception sur le discours se traduisent par des effets suivants :
Les stéréotypes qui sont des catégories cognitives limitées, assimilées. Ils provoquent chez l’individu des réponses automatiques, des réactions rigides, ne favorisant pas la compréhension ;
La distorsion constitue un effet de sélection ; c’est ce qui fait qu’un message n’est pas interprété ou reconstruit de la même façon par deux personnes.
Il est important de ne pas confondre nos sentiments personnels, nos idées préconçues aux réalités. Cela pourrait nous aider à comprendre les messages .
Dominique Wolton disait : « dans la communication, le plus compliqué n’est ni le message, ni la technique, mais le récepteur » fin de citation