Dans un contexte politique sous-régional porteur de germes de tumultes, à cause d’une transition qui furète ses marques au Mali, des récriminations sociales qui cahotent le régime d’Abuja, le premier tour contesté des élections couplées au Niger et une période préélectorale tapageuse au Benin. Pire, est la situation sécuritaire de la sous-région caractérisée par la percée des groupes terroristes. Force est de reconnaître aujourd’hui, qu’ils ont le vent en poupe au sein de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et donnent du fil à retordre aux régimes de plusieurs pays. Notamment, le Burkina Fasso, le Niger, le Mali, le Nigeria et récemment la Cote d’Ivoire. Dans un tel environnement politique, social, économique frileux et celui sécuritaire poreux, si la coopération inter-Etats ne prime pas, c’est un boulevard ouvert aux terroristes qui sont à la recherche démesurée d’espace propice.
Selon les renseignements Américains, l’expansion des groupes terroristes dans le golf de Guinée est patente. Face à un tel contexte malheureusement ordonnancé, la diplomatie de tous les pays de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest devrait être pragmatique. Comme celle dont le ministre des AEG, Docteur Ibrahim Khalil KABA vient de faire preuve à moins d’un mois de sa prise de fonction. Par conséquent, Il y a de quoi commenter objectivement ce coup d’essai, du nouveau maitre du département des affaires étrangères et des Guinéens de l’étranger. La réouverture des frontières Guinéo-Léonaises sans perdre la face, annonce une nouvelle ère de la politique extérieure de la Guinée. On peut encore affirmer sans risque de se tromper que, le nouveau patron des affaires étrangères a pris promptement la mesure de la situation sous-régionale.
Nul doute que dans sa démarche aussi, impulsée par le Chef de l’Etat, Docteur Ibrahima Khalil KABA a bien jaugé et pris en compte les enjeux politique, social, économique et sécuritaire. Rien qu’à parcourir les accords, il est aisé de défendre que l’aboutissement n’est pas le fruit d’un néophyte en diplomatie. Par cet acte, la Guinée vient d’adjoindre à son palmarès diplomatique un autre astre de plus, grâce à la virtuosité du génie d’un homme qui fait plus foi dans les actes que dans les discours.
Dorénavant, les frontières Guinéo-Léonaises sont rouvertes, suite aux négociations qui ont visé l’intérêt général tout court. Entre la Guinée et la Sierra Léone, la circulation des hommes et leurs biens est désormais autorisée sur des bases saines. En attendant l’embellie, les économies des deux pays peuvent continuer de défier le contexte sanitaire international imposé par la covid19. Il reste à savoir si le Sénégal et la Guinée Bissau pourraient s’en inspirer ?
Bella KAMANO, Journaliste.