Au regard de la complexité socio-politique, des immenses défis à relever et du déficit chronique de qualité de leadership qui caractérisent notre pays, il y a des interrogations qui ont leur raison d’être sur les options alternatives. L’expérience nous a plusieurs fois prouvé qu’en politique, le fait d’être simplement jeune n’est pas une garantie d’efficacité et de probité.
En effet, les aînés d’aujourd’hui qui sont souvent décriés, ont géré la chose publique depuis leur jeunesse pour la plupart d’entre eux. L’ évidence montre que le résultat global est loin d’être satisfaisant dans la mesure où notre pays est l’un des plus pauvres du continent.
Ceci étant, nous qui critiquons cet état de fait, que faisons-nous de mieux pour ne pas être jugés de la même manière dans 20 ans ? Certes, la plupart des dérives du régime actuel sont planifiées par des acteurs de la vieille classe, mais n’est-ce pas des jeunes qui en assurent l’exécution, la défense et la promotion (y compris les assassinats de leurs innocents compatriotes et la haine interethnique) ?
Qu’est ce que la nouvelle génération politique revendique comme parcours académique et professionnel pour se garantir une indépendance totale dans son engagement ? Il y a quel mérite à utiliser des combines pour intégrer la fonction publique, être acteur et bénéficiaire d’une fraude électorale ou devenir propagandiste d’une gouvernance chaotique ?
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Que faut-il penser d’un jeune spécialiste en technique moderne de détournement, de corruption et de manipulation, qui protège ses intérêts égoïstes en faisant croire que l’avenir de la jeunesse peut être radieux avec un vieux dirigeant de 82 ans “hors taxes” ? Quel crédit faut-il accorder à un jeune chômeur qui soutient une dictature sanguinaire chez lui mais qui est prêt à saisir la première occasion pour aller vivre dans un pays de liberté et de démocratie ?
Alors face à nos multiples échecs en matière de leadership, aussi longtemps que ceux qui ont des compétences et qui portent des valeurs (honneur, dignité, patriotisme…) ne comprendront pas que la politique est incontournable pour soigner une société aussi malade que la nôtre, d’où l’urgence de s’engager, l’espace continuera d’être occupé et pourri par des individus complètement malsains comme cela a toujours été le cas.
Ainsi, face au vide qualitatif, le peuple désespéré n’aura pas d’autres choix que de se contenter de l’existant ou se résigner en attendant un salut divin hypothétique.
Aliou BAH
Jeune Politique
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