La reprise des négociations entre le gouvernement et l’Intersyndicale de l’Éducation, ce mardi, n’a pas permis de dissiper les tensions persistantes dans le secteur éducatif. Après plusieurs heures d’échanges, les enseignants repartent avec un sentiment de profonde déception, faute d’engagements nouveaux de la part de l’exécutif.

Placée sous la médiation du président du Conseil national du dialogue social, la rencontre portait sur plusieurs revendications majeures, notamment les primes de transport et de logement, le paiement des primes de fonction des cadres du système éducatif, ainsi que l’intégration des enseignants contractuels communaux non retenus et ceux exerçant dans la zone spéciale de Conakry. Sur l’ensemble de ces points, aucune concession supplémentaire n’a été enregistrée par rapport aux accords déjà obtenus début décembre avec le SLECG.
Face à l’impasse, la délégation gouvernementale a proposé un report des discussions à janvier 2026, évoquant la nécessité de consulter sa hiérarchie. Une option immédiatement perçue par les syndicats comme un manque de volonté réelle d’apporter des réponses urgentes aux préoccupations du corps enseignant.

À l’issue des échanges, le secrétaire général du Syndicat national de l’Éducation (SNE), Michel Pépé Balamou, a exprimé son mécontentement, dénonçant une absence d’écoute et une attitude qu’il juge peu constructive. Selon lui, malgré la suspension du mot d’ordre de grève dans un esprit d’apaisement, les attentes des enseignants n’ont trouvé aucun écho concret lors de cette session.
Le syndicaliste s’est également insurgé contre la décision relative au congé anticipé, qu’il considère comme une manœuvre visant à affaiblir la capacité de mobilisation des syndicats. Il a par ailleurs pointé du doigt ce qu’il qualifie d’incohérences dans la gestion des primes, rappelant que certaines indemnités ont déjà été accordées à des catégories spécifiques d’enseignants, sans être généralisées à l’ensemble du secteur.
Dans ce contexte tendu, l’Intersyndicale de l’Éducation entend désormais consulter sa base avant toute décision. La grève, bien que suspendue, n’est pas levée, et la suite du mouvement dépendra des orientations qui seront arrêtées lors des assemblées générales des enseignants.
En attendant, les responsables syndicaux préviennent qu’ils tiendront l’opinion nationale et internationale informée de l’évolution de la situation, affirmant rester ouverts au dialogue, mais déterminés à défendre les revendications qu’ils jugent légitimes pour l’amélioration des conditions de vie et de travail des enseignants guinéens.
Gnima Aïssata Kébé












