L’intersyndicale de l’éducation a tenu, ce mercredi 10 décembre 2025, une assemblée générale à la Bourse du travail, à l’occasion de la reprise des négociations avec le gouvernement. Cette rencontre s’inscrit dans le cadre de la crise qui secoue le secteur éducatif guinéen depuis le 1er décembre 2025.
Au cours des échanges, le secrétaire général du Syndicat National de l’Éducation (SNE), Michel Pépé Balamou, est revenu sur plusieurs sujets, notamment les menaces de sanctions brandies contre les enseignants grévistes, la détermination du mouvement syndical, mais aussi le décès tragique d’une jeune élève survenu cette semaine.
« Nous sommes les façonneurs d’avenir et nous ne serons jamais intimidés par qui que ce soit. Ce sont nos élèves qu’on a formés. On les a appris à lire, à écrire et à compter. Comment ces gens-là peuvent nous effrayer pour dire que quand vous partez en grève, on va bloquer vos salaires ? A bas l’intimidation ! A bas la corruption ! A bas la peur ! Vive l’unité d’action syndicale ! » a-t-il lancé, sous les acclamations de ses camarades.
Le leader syndical a tenu à rappeler la légitimité du mouvement déclenché par les enseignants depuis plusieurs jours : « La grève, par définition, c’est la cessation momentanée du travail pour exprimer un mécontentement face à son employeur. Nous avons simplement demandé à nos enseignants de rester à la maison, pas de descendre dans la rue. Jusqu’à présent, aucun enseignant n’a été arrêté pour des actes de vandalisme. »
Cependant, M. Balamou a déploré les violences survenues en marge de la grève, qui ont coûté la vie à une collégienne de 17 ans, Kadiatou Soumah, élève en 10ᵉ année. Selon lui, la jeune fille aurait succombé à une crise de panique lors des mouvements d’élèves dans son établissement : « Cette grève est pacifique. Nous sommes des pères de famille, des éducateurs. Il est impossible pour nous de tenir cette assemblée sans observer une minute de silence pour le repos de l’âme de la jeune Kadiatou Soumah. » a-t-il déclaré, visiblement ému.
Le syndicaliste a également dénoncé la gestion des cours dans les établissements publics depuis le début de la grève. Selon lui, certains responsables font croire qu’il y a cours, alors que des élèves sont simplement » regroupés dans des classes sous la surveillance de conseillers d’éducation et d’enseignants volontaires « .
Enfin, Michel Pépé Balamou a rendu hommage au défunt Abdoulaye Sow, secrétaire général de la FESABAG et président de l’USTG, rappelant que le mouvement syndical traverse une période difficile mais décisive : « Nous sommes à une phase historique, mais aussi triste. Triste pour la perte du camarade Abdoulaye Sow, et triste pour cette élève qui a perdu la vie. »
L’intersyndicale de l’éducation (FSPE-SNE) poursuit les consultations et reste déterminée à obtenir des solutions concrètes face aux revendications des enseignants, dans un climat de tension où le dialogue social semble plus que jamais nécessaire.
Gnima Aïssata Kébé











