Le président de l’Union des Guinéens pour le Développement (UGD), Amadou Thierno Diallo, a animé ce vendredi 15 novembre une conférence de presse à la Maison de la Presse, au cours de laquelle il a vivement réagi au rejet de sa candidature à l’élection présidentielle prévue le 28 décembre 2025. Une décision de la Cour suprême qu’il qualifie « d’unique, incompréhensible et dangereuse pour l’avenir de la démocratie guinéenne ».
Selon le leader de l’UGD, l’arrêt rendu le 12 novembre 2025 déclarant sa candidature irrecevable reposerait sur une interprétation déconnectée des principes de transparence et de sécurité électorale.
Il affirme que son nom n’apparaît sur aucune des listes officielles publiées le 9 novembre, ni parmi les candidatures validées, ni parmi celles rejetées ou retirées ce qui, selon lui, constitue une anomalie majeure : « Autrement dit, selon les documents officiels, je ne suis nulle part. Je n’existe pas. Je suis un fantôme », a-t-il dénoncé.
L’homme politique soutient avoir introduit un recours pour clarifier cette incohérence, sans succès. Pour lui, la décision finale de la Cour suprême révèle « un dysfonctionnement grave du processus électoral ».
Amadou Thierno Diallo a également remis en cause plusieurs critères invoqués pour justifier l’exclusion de certains candidats, notamment la fameuse fiche d’identification manuelle, qu’il considère illégitime face aux documents biométriques officiels exigés par l’État.
Il estime par ailleurs que l’appréciation du caractère « authentique » des documents fournis repose sur des interprétations sujettes à caution, illustrant selon lui une application « à deux vitesses » des règles électorales.
Sur son propre cas, il insiste sur un point précis : « La Cour suprême me dit que mon nom est sans importance. Mais en Guinée, combien de personnes portent le même nom et sont nées le même jour ? C’est très grave. »
Le président de l’UGD n’exclut pas que des « instructions » aient pu orienter la décision visant à l’écarter du scrutin.
S’exprimant au-delà du cadre strict de sa candidature, Amadou Thierno Diallo a alerté sur les conséquences d’une telle jurisprudence, estimant qu’elle pourrait fragiliser les droits politiques de tous les citoyens.
Il a interpellé les médias internationaux, les partenaires techniques et financiers, les ONG de défense des droits humains et les observateurs électoraux, les invitant à examiner de près « ce précédent inquiétant » pour la crédibilité du processus démocratique guinéen.
« La démocratie ne peut se consolider dans l’opacité, l’arbitraire et l’improvisation juridique. La Guinée mérite mieux », a-t-il insisté.
Malgré son exclusion du scrutin, Amadou Thierno Diallo assure rester déterminé. Il affirme que cette épreuve renforce sa « vision pour une Guinée moderne et démocratique », promettant de poursuivre son combat à travers l’UGD et le mouvement Synthèse : « Une candidature peut être écartée, mais un projet et une vision ne peuvent pas être effacés. Restons vigilants, restons mobilisés, restons unis. La démocratie n’est pas un cadeau, c’est un combat. »
Gnima Aïssata Kébé










