L’Union Sacrée des Forces Vives de Guinée, une coalition regroupant 49 partis politiques, a tenu ce lundi 13 octobre 2025 une conférence de presse à la Maison de la Presse de la Minière. L’objectif : interpeller les autorités de transition sur la gestion du processus électoral et rappeler la nécessité de respecter les engagements pris devant le peuple guinéen.
Prenant la parole au nom de la coalition, Hamidou Barry a exprimé de vives préoccupations concernant la conduite de la transition et les perspectives électorales annoncées par les autorités. Selon lui, la Guinée risque de répéter les erreurs du passé si les décisions politiques continuent à être prises sans base juridique solide ni concertation inclusive :
« Nous estimons qu’une élection est un processus qui doit impliquer l’ensemble des acteurs : les compétiteurs comme les organisateurs. Aujourd’hui, nous n’avons ni code électoral promulgué, ni cadre légal clair définissant les conditions de candidature », a-t-il déploré.
Pour M. Barry, les choix précipités pourraient compromettre les objectifs mêmes de la transition. Il a rappelé que l’expérience de 2010, où la présidentielle avait été organisée avant les élections locales, avait entraîné plusieurs années d’instabilité institutionnelle : « Les mêmes causes produisent les mêmes effets. Si nous voulons corriger les erreurs du passé, il faut éviter de prendre des décisions émotionnelles », a-t-il insisté.
L’Union Sacrée invite ainsi les autorités à privilégier une approche « technique et concertée » du processus électoral, basée sur la mise en place préalable des institutions prévues par la transition. Elle appelle également à la clarification du statut des candidatures indépendantes, dont le cadre légal demeure flou.
Dans un ton ferme, Hamidou Barry a également lancé un message direct au président de la transition, l’exhortant à rester fidèle à son serment et à résister aux influences politiques susceptibles de l’en détourner : « Il est temps que le président respecte le sens et l’honneur de son serment. Ceux qui l’encouragent à violer ses engagements ne sont pas ses amis, mais des opportunistes défendant leurs intérêts personnels », a-t-il déclaré.
L’homme politique a conclu en invitant l’ensemble des acteurs politiques et de la société civile à tirer les leçons du passé pour bâtir un avenir plus stable et démocratique : « Le moment est venu de nous reconstruire, de nous redéfinir et d’aller vers la prospérité et le salut de notre pays », a-t-il conclu .
Gnima Aïssata Kébé