À New York, la délégation guinéenne a utilisé la tribune de l’Assemblée générale des Nations Unies pour annoncer une étape politique majeure. Le Secrétaire général et porte-parole de la Présidence, le Général Amara Camara, a confirmé devant les États membres que la Guinée s’est dotée d’une nouvelle constitution, adoptée par référendum et promulguée le 26 septembre par le Chef de l’État.
Une adoption présentée comme un moment fondateur
« Le projet de constitution qui a été soumis au peuple par référendum a été adopté à une très large majorité », a déclaré Amara Camara, précisant qu’il s’agit d’un texte qui « nous ressemble et qui nous rassemble ». Pour les autorités, ce résultat témoigne d’un choix collectif en faveur d’un cadre juridique renouvelé, censé tourner la page des crises politiques successives.
Le responsable a souligné que ce processus n’a pas été improvisé. Selon lui, la démarche a été conduite dans un esprit de concertation et de recherche d’inclusivité, en tenant compte des passifs politiques du pays. « Elle fut certes longue mais utile et nécessaire », a-t-il insisté.
Paix, droits humains et développement comme piliers du discours
Dans son intervention, le porte-parole de la Présidence a voulu relier ce retour à l’ordre constitutionnel aux grandes priorités nationales : la paix, le développement et la protection des droits humains. Ces thèmes, présentés comme indissociables, doivent, selon Conakry, constituer le socle de la nouvelle étape institutionnelle.
Ce positionnement devant l’ONU traduit également une volonté de montrer que la transition guinéenne ne s’inscrit plus dans une logique d’attente indéfinie, mais dans une dynamique de normalisation politique.
Un signal adressé à l’intérieur et à l’extérieur
Au-delà du message adressé à la communauté internationale, ce discours s’adresse aussi directement aux Guinéens. L’annonce de la promulgation de la constitution intervient quelques jours après le référendum et s’inscrit dans le calendrier électoral fixé par le Président de la République. Une présidentielle est prévue le 28 décembre, confirmant le retour progressif à un fonctionnement institutionnel classique.
Les autorités guinéennes cherchent ainsi à convaincre qu’elles respectent leurs engagements et qu’elles entendent replacer le pays dans un cadre de gouvernance démocratique. Devant les Nations Unies, Général Amara Camara a choisi de présenter ce moment comme une étape fondatrice, destinée à redonner confiance à la fois aux citoyens et aux partenaires extérieurs.
Alpha Oumar DIALLO