Le président du Bloc Libéral, Dr Faya Millimono, a tenu à clarifier sa position politique face aux rumeurs persistantes laissant entendre une supposée connivence avec le Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD). Face à la presse ce mercredi 18 septembre 2025 , le leader politique a vigoureusement nié tout accord occulte avec la junte au pouvoir, tout en exposant, sans détour, sa vision du combat politique qu’il mène pour une Guinée nouvelle.
<< Je ne suis pas en politique pour être ministre, je vise la présidence.>>
Interrogé sur la fréquence de ses prises de parole publiques et sur l’absence de répression à son encontre, contrairement à d’autres opposants, Dr Faya Millimouno a répondu sans ambages : « En Guinée aujourd’hui, on est complètement en perte de valeur. On ne doit pas se poser la question de savoir pourquoi Faya parle et on ne l’arrête pas. Mais on doit se demander pourquoi nous, Guinéens, acceptons que devant nous, des enfants à nous soient arrêtés, qu’ils disparaissent. »
Pour le président du Bloc Libéral, il est urgent de recentrer le débat politique sur les vraies questions : la justice, la dignité humaine et la vérité. Il dénonce un climat politique dominé par la suspicion et la rumeur, où le sérieux du combat politique est trop souvent jugé à l’aune de la victimisation ou de l’arrestation.
Dr Millimouno a aussi profité de l’occasion pour revenir sur les nombreuses spéculations qui l’ont régulièrement annoncé dans des gouvernements passés, notamment sous le régime d’Alpha Condé. Il a rappelé avec ironie un épisode où, alors en déplacement à Washington, il avait entendu des chroniqueurs guinéens l’annoncer dans le gouvernement de Kassory Fofana : « J’ai ri. Après l’émission, j’ai appelé Lamine, je lui ai dit : la source principale d’une telle information, c’est moi. Vous avez mon numéro, vous auriez pu m’appeler. Ce que vous dites est faux. »
Il dénonce un système politique guinéen trop souvent nourri à la démagogie, où des affirmations sans fondement sont prises pour des faits, et utilisées pour discréditer les acteurs sincères du changement.
Dr Faya Millimouno a également évoqué les risques qu’il prend au quotidien dans l’exercice de son engagement politique, révélant que de nombreux jeunes militants de son parti dorment régulièrement à son domicile pour assurer sa sécurité. Un choix de rester dans le pays, malgré les menaces, qu’il justifie par une fidélité indéfectible à son combat : « Quitter la Guinée parce que je suis menacé, c’est comme si j’abandonnais tout cela. Les raisons pour lesquelles je brave cette situation sont profondes. Et croyez-moi, ce combat-là, nous le menons pour le gagner. »
Fermement opposé à toute idée de soumission au pouvoir militaire actuel, le président du Bloc Libéral se veut catégorique : « Nous ne sommes pas au service d’une junte qui est venue et qui nous a menti. »
Gnima Aïssata Kébé