L’ancien ministre de l’Éducation nationale et actuel Directeur Général du Centre National de Surveillance et de Police des Pêches (CNSP), Guillaume Hawing, a animé ce samedi 6 septembre une conférence de presse à la Maison de la presse. Face aux Hommes de médias, il a livré une défense passionnée et structurée du projet de Nouvelle Constitution, actuellement au cœur des débats politiques en Guinée.
Au cours de cette rencontre, M. Hawing a exposé les grandes innovations contenues dans le texte constitutionnel proposé, insistant sur la nécessité d’un vote massif en faveur du « Oui » lors du référendum prévu le 21 septembre 2025.
Guillaume Hawing a d’abord salué ce projet comme étant « la meilleure constitution de la sous-région », affirmant qu’il s’agit d’un texte construit autour d’institutions solides et de mécanismes de contrôle inédits. Il a longuement insisté sur l’équilibre des pouvoirs, citant notamment la création d’un Parlement bicaméral, composé d’une Assemblée nationale et d’un Sénat dont les deux tiers des membres seront élus au niveau décentralisé, contrairement à un tiers seulement nommé par décret présidentiel : « Ce n’est pas une concentration du pouvoir, mais un vrai partage. C’est ce qu’on appelle la décentralisation démocratique », a-t-il déclaré.
Il a également vanté l’indépendance de la Cour Spéciale de Justice, compétente pour juger les présidents et ministres en cas de haute trahison ou de parjure, et dont aucun des neuf membres ne serait nommé par le Président de la République, une nouveauté majeure selon lui.
L’ancien ministre a insisté sur la crédibilité du projet, qui selon lui se distingue des constitutions précédentes par l’existence d’organes de surveillance et de veille.
Il a notamment évoqué : << La Commission nationale pour le développement (article 168), chargée de garantir la participation des jeunes, femmes, handicapés et diasporas à la vie nationale. La Commission de l’éducation civique et des droits humains (article 171), dont la mission est de s’assurer que les valeurs et principes constitutionnels soient compris, partagés et défendus.>>
« Pour la première fois, nous avons des institutions qui veillent au respect des 12 engagements de l’État », a-t-il souligné.
Abordant la question sensible de la durée du mandat présidentiel, passée de cinq à sept ans dans le projet, Guillaume Hawing a offert une justification d’ordre pratique et économique : « Un mandat de cinq ans, dans nos conditions actuelles, ne suffit pas pour faire aboutir un projet sérieux. Il y a les lenteurs administratives, les appels d’offres, les années électorales… En passant à sept ans, on gagne dix ans sur 25 ans. Ce sont dix ans de travail et de développement en plus pour le pays », a-t-il argumenté.
Il a nié toute intention de manipulation pour un maintien prolongé au pouvoir, expliquant que chaque pays a ses réalitéset qu’« il faut adapter nos institutions à notre contexte, pas copier mécaniquement les autres modèles ».
Guillaume Hawing a également voulu déconstruire l’idée selon laquelle ce projet serait inspiré ou calqué sur des constitutions étrangères. Il affirme avoir lu en profondeur les constitutions du Sénégal (2001), de la Côte d’Ivoire (2016), du Mali (2023) et du Burkina Faso (2024) : « Ce texte n’est ni une copie ni une pyramide inversée. Il est enraciné dans nos réalités. Il nous ressemble et nous rassemble. »
Il met en avant des avancées telles que : << Le droit de pétition (article 20) ; La reconnaissance des candidatures indépendantes ; La protection des droits des femmes, des enfants, des personnes âgées et handicapées, tous inscrits explicitement dans les articles 26 à 28.>>
Interrogé sur l’absence de mention explicite de l’homosexualité, l’ancien ministre a répondu en s’appuyant sur l’article 25, qui stipule que le mariage est l’union entre un homme et une femme :« On n’a pas besoin de citer l’homosexualité pour comprendre que le texte se positionne clairement. »
Il a également évoqué la promotion des langues nationales et l’ancrage des valeurs morales guinéennes dans le texte constitutionnel, soulignant que cette constitution sera introduite dans les cycles éducatifs dès le primaire.
Dans un plaidoyer final, Guillaume Hawing a appelé à une adhésion collective au projet constitutionnel : « Ce texte est si solide que je défie quiconque, même les constitutionnalistes les plus expérimentés, de prouver qu’il est inférieur à un autre dans la sous-région. Il faut le défendre, car il représente l’avenir institutionnel de la Guinée. »
Il a conclu sur une note de conviction forte : « Le 21 septembre, un Oui massif consacrera cette œuvre républicaine. »
Gnima Aïssata Kébé