Le procès du célèbre artiste guinéen Mohamed Saïdou Bangoura, alias Singleton, s’est ouvert ce mercredi 3 septembre 2025 devant le tribunal de première instance de Coyah, dans une atmosphère empreinte d’émotions et de tensions juridiques. Accusé dans une affaire tragique ayant conduit à la mort d’un homme, le chanteur fait face à une procédure judiciaire suivie de près par l’opinion publique.
Au sortir de la salle d’audience, les avocats se sont exprimés sur l’affaire.
Maître Simakan Ousmane, l’un des avocats de la défense, s’est voulu rassurant : « Il y a eu une très bonne avancée. La journée a permis d’entendre notre client ainsi que la partie civile. Malgré le rejet de notre demande de mise en liberté provisoire, cela ne marque pas la fin de la procédure. Nous avons la possibilité de la réintroduire à tout moment. »
Selon lui, un témoin clé pourrait jouer un rôle décisif lors des prochaines audiences, et la défense reste confiante : « Qu’ils fassent comparaître 10 000 témoins, nous n’avons rien à craindre. Le pardon ne signifie pas renoncement à la procédure. Mais le fait que la partie civile ait déclaré pardonner sans demander réparation est un pas en avant en faveur de notre client, >> a distingué maître Simakan
Face à cette posture de la défense, Maître Aboubacar Camara, représentant la partie civile, a tenu à rappeler la gravité des faits : « C’est un procès qui interpelle toute la société guinéenne. Nous avons une veuve, onze enfants orphelins. Même s’il y a pardon, la justice doit être rendue. »
Concernant le rejet de la demande de liberté provisoire, l’avocat s’est montré mesuré, estimant que cette décision pouvait protéger aussi bien l’accusé que l’équilibre du procès : « Ce rejet va dans l’intérêt du prévenu lui-même, au regard de la sensibilité du dossier. »
Il a par ailleurs annoncé la production prochaine d’une vidéo jugée cruciale par la partie civile : « Nous détenons une image du jour même, qui montre clairement la manière dont l’accusé conduisait. Lorsque cette preuve sera versée au dossier, chacun comprendra la gravité de son comportement. »
Le tribunal a décidé de renvoyer le procès au 9 septembre 2025, le temps de permettre la comparution des témoins et la production des éléments de preuve, notamment la vidéo annoncée par la partie civile.
À suivre le 9 septembre pour la suite des débats.
Gnima Aïssata Kébé