Le procès très suivi de l’artiste Singleton s’est poursuivi toute la journée de ce mercredi au Tribunal de Première Instance (TPI) de Coyah, marqué par une série de requêtes formulées tant par le ministère public que par les avocats des parties civile et défense. À l’issue de débats nourris, le tribunal a tranché sur plusieurs demandes, notamment celle de la liberté provisoire du prévenu, qui a été rejetée.
Des comparutions et pièces exigées
Au cours de l’audience, le procureur Mohamed Aly Condé a requis la comparution de deux personnes : dame Fanta, agent de la police judiciaire citée par le frère du défunt, ainsi que l’épouse de Singleton, mentionnée dans les déclarations de l’artiste. De leur côté, les avocats de la partie civile ont exigé la comparution du militaire qui a transporté la victime à l’hôpital après l’accident, la production d’une vidéo de l’artiste avant le drame, ainsi que celle des permis de conduire de Singleton et de son épouse.
La défense s’est opposée à ces requêtes, estimant qu’il n’était pas nécessaire de faire témoigner un agent de la police judiciaire, étant donné que leur client a déjà reconnu les faits. « Nous pensons que ce procès est prêt à être plaidé aujourd’hui », ont déclaré les avocats de Singleton.
Face à ces divergences, le procureur a précisé : « Notre intention n’est pas de retarder ce procès, c’est pour faire la lumière sur la vérité. »
Après une suspension de 30 minutes, le tribunal a rendu ses décisions. Il a rejeté la comparution de l’épouse de Singleton et de l’agent de la police judiciaire Fanta, mais a accédé à plusieurs autres demandes : La comparution de Mme Mabinty Touré, présente au moment des faits; La production de la vidéo de Singleton avant l’accident; La production des permis de conduire de Singleton et de son épouse.
La défense a ensuite plaidé pour une mise en liberté provisoire de leur client, le temps que le procès suive son cours. Une requête fermement rejetée par le ministère public, qui a mis en avant la gravité des faits et la nécessité de maintenir le prévenu en détention jusqu’à la fin de la procédure .
« C’est trop tôt pour envisager une telle demande », ont renchéri les avocats de la partie civile, rappelant qu’il s’agit d’un dossier impliquant un décès, et que plusieurs témoins doivent encore être entendus. Ils ont également soulevé le risque d’entrave à la procédure si Singleton venait à être libéré avant la fin du procès.
La défense, quant à elle, a déploré le refus du tribunal : « Ce qui est difficile, c’est de défendre l’indéfendable. Singleton ne connaît pas les témoins. La famille de la victime a déjà accordé son pardon. Pourquoi s’acharner sur cette demande de liberté provisoire ? »
Malgré ces arguments, le tribunal a confirmé le maintien en détention de l’artiste et a renvoyé l’affaire au 9 septembre 2025 pour la suite des débats, notamment l’audition des témoins clés.
Gnima Aïssata Kébé