Initialement prévue pour le 15 septembre, la rentrée scolaire en Guinée est officiellement reportée au 6 octobre 2025. L’annonce a été faite ce mardi par le ministère de l’Enseignement pré-universitaire et de l’Alphabétisation,pour permettre aux enseignants et aux encadreurs scolaires de participer positivement au scrutin prévu pour le 21 septembre prochain, selon le communiqué.
Les premières réactions syndicales laissent entendre que ce changement de calendrier fait suite à des discussions engagées entre les autorités et les représentants du secteur éducatif.
Joint au téléphone, Mohamed Roméo Bangoura, porte-parole du Bureau exécutif national du Syndicat Libre des Enseignants et Chercheurs de Guinée (SLECG), a salué cette décision comme une victoire du dialogue social : « Cela donne une chance aux parents d’élèves de mieux se préparer afin qu’une réouverture apaisée, sécurisée et sincère puisse avoir lieu. C’est aussi une opportunité pour les enseignants de rentrer en possession de leur salaire », a-t-il déclaré.
Pour les syndicats du secteur éducatif notamment le SLECG, ce report est le fruit d’un dialogue constructif avec les autorités. Un mémorandum a été déposé la veille et une rencontre s’est tenue ce mardi matin entre les leaders syndicaux et le ministre de l’Enseignement pré-universitaire, à l’issue de laquelle la nouvelle date a été décidée : « C’est un acte de considération de la part du gouvernement guinéen », a réagi un responsable syndical. « Nous avons compris le cri du cœur des parents, des enseignants et des élèves face aux nombreuses difficultés : intempéries, manque de moyens financiers, salaires bloqués… »
Les syndicats insistent sur leur volonté d’éviter la confrontation, tout en reconnaissant avoir exercé une certaine pression sur les autorités : « Nous ne voulons pas de grève. Le syndicat est social avant tout. La menace est parfois préférable à l’usage de l’arme ultime qu’est la grève. Ce report montre que nous avons en face un gouvernement prêt au dialogue, sincère et ouvert », a souligné Mohamed Roméo Bangoura.
Du côté des syndicats, l’heure est désormais à la remobilisation. Les enseignants sont appelés à « resserrer les rangs » en vue des prochains défis, notamment ceux liés aux réformes attendues.
« Le plus dur reste à venir », a prévenu le porte-parole du SLECG. « Mais avec ce geste, nous sommes confiants que le gouvernement tiendra parole. »
Gnima Aïssata Kébé