Lors d’une conférence de presse tenue ce lundi 1er septembre 2025, à la Maison commune des journalistes, le Bloc Libéral (BL), dirigé par Dr Faya Millimono, a pris une position claire et tranchée face au projet de nouvelle Constitution soumis à référendum le 21 septembre prochain. Le parti appelle solennellement les citoyens à voter « NON », devenant ainsi la première formation politique à s’opposer publiquement au texte proposé par les autorités de transition.
Prenant la parole devant les médias, le président du BL a exprimé ses vives inquiétudes quant aux implications du projet constitutionnel. Selon lui, il ne s’agit ni plus ni moins que d’un ‘’coup d’État constitutionnel en préparation’’, destiné à concentrer les pouvoirs entre les mains de l’exécutif : « Lorsque vous analysez les prérogatives accordées au président dans ce texte, vous constatez qu’elles vont bien au-delà d’un régime présidentiel classique. On glisse dangereusement vers un système de pouvoir personnel, voire monarchique », a-t-il averti.
Le BL dénonce également ce qu’il considère comme une régression en matière de libertés publiques : « Le projet de constitution introduit des restrictions déguisées aux droits fondamentaux. Il faut lire entre les lignes. Tout est verrouillé », a souligné Dr Millimouno.
L’un des éléments mis en avant par les promoteurs du texte la gratuité de l’éducation a aussi été contesté par le Bloc Libéral. Le parti rappelle que ce principe figure déjà dans les précédentes constitutions du pays. Pour le BL, cette promesse n’a rien d’innovant et ne saurait masquer les carences structurelles du système éducatif.
Au-delà du texte constitutionnel lui-même, le Bloc Libéral a critiqué la gouvernance du Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD), dénonçant une augmentation des pratiques de corruption : « Aujourd’hui, nous sommes confrontés à une opacité qui dépasse celle des régimes précédents. Sous le Général Conté, au moins, nous avions un semblant de démocratie », a déclaré le président du parti.
Dans une référence marquée à l’histoire de la Guinée, le BL a établi un parallèle avec le référendum du 28 septembre 1958, lors duquel la Guinée avait voté contre la communauté proposée par la France, choisissant ainsi la voie de l’indépendance : « En 1958, la Guinée a dit non à la domination coloniale. Aujourd’hui, le 21 septembre 2025, nous appelons à dire non à une dérive autoritaire », a lancé Ibrahima Bemba Bah, au nom du parti.
Alors que la campagne référendaire s’ouvre, cette déclaration du Bloc Libéral pourrait marquer le début d’un débat politique plus large autour du contenu et des enjeux de la nouvelle Constitution.
Gnima Aïssata Kébé