Lors de sa conférence de presse tenue ce lundi 1er septembre 2025 le ministre des Transports et porte-parole du gouvernement, Ousmane Gaoual Diallo, est revenu sur les raisons ayant conduit à la suspension de plusieurs partis politiques, notamment l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG). Répondant à une question d’un journaliste, le ministre a choisi de s’exprimer en sa qualité d’acteur politique pour clarifier les points ayant motivé cette décision administrative.
« Je vais demander la permission de ne plus m’adresser en tant que porte-parole pendant ces deux secondes pour parler à l’acteur politique », a-t-il déclaré d’entrée, avant de détailler les griefs retenus contre l’UFDG.
Selon Ousmane Gaoual Diallo, plusieurs irrégularités ont été relevées dans le fonctionnement du parti dirigé par Cellou Dalein Diallo. Premièrement, le parti ne disposerait pas d’une liste officielle de ses membres de la direction nationale. « Je vous invite, vous les médias, à demander au parti de publier cette liste. Elle n’existe pas », a-t-il affirmé, mettant en cause un manque de transparence organisationnelle.
Deuxièmement, les comptes financiers du parti seraient jugés « ni opérationnels ni fonctionnels », soulignant ainsi un défaut de conformité aux règles de gestion financière exigées des formations politiques légalement reconnues.
Le troisième point soulevé concerne la tenue d’une convention interne supposément organisée en 2020 pour proroger les mandats en cours au sein du parti. « Un document a été déposé indiquant qu’une convention avait eu lieu le 6 septembre 2020. Or, cette convention n’existe pas. C’était un faux document », a accusé M. Diallo. Il a notamment mis en doute la faisabilité d’un tel rassemblement de 1 000 personnes à Conakry sans que les médias n’en aient eu écho.
À ces griefs s’ajoute l’absence de congrès régulier au sein de l’UFDG, un point déjà soulevé dans le passé par les autorités administratives. Le ministre reconnaît toutefois que cette situation est en partie liée à des procédures judiciaires en cours, mais insiste sur le fait que cette affaire ne constitue qu’un des nombreux éléments ayant motivé la suspension : « Ce n’est pas qu’un point particulier, ni un seul parti qui est concerné », a précisé Ousmane Gaoul Diallo. Il a également mentionné l’existence d’un rapport d’évaluation ayant recensé les manquements reprochés à plusieurs formations politiques, en amont de la décision prise par l’administration du Trésor.
En guise de conclusion, le ministre a insisté sur l’importance de la transparence dans le fonctionnement des partis politiques : « Si nous voulons pousser à la transparence l’État, nous devons aussi pousser les organisations politiques à cette même transparence. C’est une exigence du public et du moment », a-t-il souligné, appelant les partis à se conformer aux normes de gouvernance attendues d’eux.
Gnima Aïssata Kébé