Face à la presse ce mercredi, l’honorable Aboubacar Soumah s’est exprimé sans ambages sur la récente décision du Ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation (MATD) relative à la suspension de plusieurs partis politiques, notamment l’UFDG et le RPG. Selon le député, cette mesure s’inscrit dans le strict respect des textes régissant les formations politiques en République de Guinée.
« Les conditions qu’il faut pour qu’un parti politique existe légalement sont clairement définies. Si elles ne sont pas respectées, le ministère en charge des partis politiques a le droit de mettre un parti en observation, de le suspendre ou, en dernier ressort, de le dissoudre », a rappelé Aboubacar Soumah.
Le parlementaire a indiqué que cette mesure fait suite à une mission d’évaluation menée par la Direction nationale des affaires politiques du MATD au cours des trois derniers mois. Cette initiative visait à vérifier la conformité des partis avec leurs statuts et la législation en vigueur.
« Ceux qui sont suspendus aujourd’hui savent pourquoi », a affirmé Aboubacar Soumah. Il évoque, entre autres, l’absence de congrès nationaux depuis plusieurs années, une exigence pourtant essentielle pour le renouvellement des instances dirigeantes.
Prenant l’exemple du RPG, il déclare : « Depuis sa création, le RPG n’a jamais tenu un véritable congrès national. » Quant à l’UFDG, il précise que le dernier congrès remonte à 2015, une violation flagrante du délai statutaire de cinq ans. « De 2015 à 2025, combien d’années ? », a-t-il interrogé, soulignant un « déficit » organisationnel manifeste.
En plus de l’absence de congrès, d’autres critères auraient été ignorés, comme l’inexistence d’un compte bancaire officiel, l’absence de registre des donateurs ou encore le flou autour de la gestion des cotisations et donations.
Toutefois, Aboubacar Soumah tient à préciser qu’il ne s’agit pas d’une dissolution définitive. « Ils sont suspendus, pas dissous. S’ils se mettent en règle vis-à-vis de ces devoirs-là, la sanction sera levée dans un délai de 90 jours », a-t-il assuré.
Par cette sortie médiatique, le président de l’AFP a souhaité clarifier la position du MATD et rappeler que la régularisation administrative n’est pas une option mais une obligation pour toute formation politique aspirant à participer pleinement à la vie démocratique du pays.
Gnima Aïssata Kébé