Au lendemain de l’annonce officielle du ministère de l’Enseignement Pré-Universitaire et de l’Alphabétisation (MEPU-A), fixant la date de réouverture des classes au 15 septembre prochain, le Syndicat Libre des Enseignants et Chercheurs de Guinée (SLECG) monte au créneau. L’organisation syndicale juge la décision unilatérale, mal planifiée, et sans concertation préalable avec les partenaires sociaux du secteur éducatif.
Contacté par notre rédaction ce mardi 26 août 2025, Mohamed Roméo Bangoura, responsable de la communication du Bureau exécutif national du SLECG, n’a pas caché son indignation : « Comme tout citoyen, c’est sur les réseaux sociaux que nous avons appris la fixation de cette date. Ce qui est regrettable, c’est que cette décision a été prise sans consultation des partenaires sociaux et techniques, contrairement à la tradition instaurée par les ministres précédents », a-t-il fustigé.
Pour le SLECG, plusieurs facteurs rendent la date du 15 septembre problématique. D’une part, ce mois est généralement marqué par des intempéries et de fortes précipitations, susceptibles d’impacter la mobilité des élèves, enseignants et parents, notamment dans les zones enclavées. D’autre part, cette reprise anticipée ne tiendrait pas compte de la situation socio-économique actuelle du pays : « Nous traversons une crise de liquidité dans nos banques, les parents d’élèves peinent à joindre les deux bouts. Fixer la rentrée avant même la fin du mois est un véritable casse-tête pour des familles déjà financièrement asphyxiées », poursuit le porte-parole du syndicat.
Au-delà des considérations climatiques et économiques, le syndicat met en lumière une autre problématique : celle des salaires bloqués. Selon Mohamed Roméo Bangoura, plus de 3 300 enseignants seraient actuellement privés de rémunération à la suite derreurs administratives non corrigées par les autorités : « Comment demander à ces enseignants de reprendre le chemin des classes quand eux-mêmes n’ont pas les moyens de scolariser leurs propres enfants ? » s’interroge-t-il, accusant le gouvernement de faire preuve d’un manque de volonté politique pour résoudre cette crise.
Le SLECG appelle à la retenue, tout en promettant d’explorer les voies légales pour faire entendre raison au ministère : « Nous demandons aux enseignants de rester calmes et attentifs aux mots d’ordre de l’intersyndicale de l’éducation. Nous sommes engagés à faire respecter les droits de tous les acteurs du secteur éducatif, par les moyens que nous autorise la loi », conclut Mohamed Roméo Bangoura.
Gnima Aïssata Kébé