La Cour suprême a ajourné ce jeudi 21 août sa décision concernant le recours introduit par l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG) contre le ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation (MATD). L’affaire porte sur l’annulation du congrès du parti, prévu le 6 juillet dernier, et sur l’injonction du ministère de constituer une commission paritaire.
À l’issue de l’audience, Maître Mamoudou Sané, avocat de l’UFDG, a dénoncé l’intervention du ministre. « Le ministre a interdit le congrès qui devait se tenir le 6 juillet dernier, et il a demandé au parti de constituer une commission paritaire, à défaut de quoi le parti s’expose à des sanctions administratives. La lettre est claire, le seul mot qui manque, c’est « décision » ou « arrêté ». C’est tout ce qui manque, mais c’est carrément un ordre. En bon républicain, on se soumet et on l’exécute. Ces injonctions sont un abus de pouvoir, car un ministre n’a pas à interférer dans les affaires internes d’un parti politique, d’autant plus que le congrès avait déjà été autorisé par le tribunal de Dixinn. »
Selon l’avocat, la Cour suprême aurait dû statuer plus rapidement, le recours ayant été déposé le 2 juillet alors que le ministre avait pris position le 27 juillet. Maître Sané a également précisé que l’intervention du Mouvement les Réformateurs, dirigé par Ousmane Gaoual Diallo, n’a pas de légitimité dans cette procédure.
« Aucune place n’est prévue pour un tiers dans la présente procédure qui oppose l’UFDG à l’Etat. Parce que nous considérons que c’est un cheveu dans la soupe. »
Pour sa part, Me Lansana Komah, l’avocat de l’État, a réfuté la notion d’injonction. « C’est une invitation qu’il a faite, à laquelle l’UFDG n’a pas répondu. Est-ce que le ministre a pris un arrêté ? Je dis non. Une lettre, c’est une invite, un message qui dit « faites ça, faute de quoi je vais décider ». Une lettre s’attaque par une lettre. Mais tel n’a pas été le cas. En plus, la lettre est adressée au président de l’UFDG, Cellou Dalein Diallo, et non au vice-président. »
La décision finale de la Cour suprême est désormais attendue pour le 28 août.
Alpha Oumar DIALLO