Le glissement de terrain dévastateur survenu dans la nuit du mercredi à Manéah, dans le secteur Hollandè, a causé la mort de de 11 personnes, 10 blessés, englouti plus de 25 habitations et laissé une communauté entière sous le choc. Les recherches se poursuivent sans relâche depuis l’incident.
Peu après 20 heures, une partie de la montagne surplombant le quartier s’est effondrée, ensevelissant plusieurs habitations. Des témoins évoquent une scène de chaos total. Le drame a mobilisé les forces de défense et de sécurité, les autorités locales ainsi que de nombreux volontaires venus prêter main-forte.
Sonna Condé, voisine d’une des familles touchées, se remémore la soirée tragique : « Hier à 20h, nous sommes toutes rentrées ensemble. Moins de 15 minutes après, j’ai entendu un bruit sourd. Au départ, on pensait qu’un camion s’était renversé. Puis j’ai vu que des maisons avaient disparu. Mon mari et d’autres jeunes ont commencé à couper les fils électriques pour intervenir. Une femme et un enfant ont pu être extraits, je les ai accompagnés à l’hôpital. Mais la famille Barry, au nombre de 15 personnes, et la famille Kourouma, composée de 6 membres, sont toujours portées disparues. »
Dans une autre partie du quartier, la famille Konaté a été durement frappée. Idrissa Konaté, en deuil, témoigne : « C’était le foyer de mes deux frères, Mamadi et Saryba Konaté. Ils vivaient avec 12 membres de notre famille. Deux ont été sauvés et sont hospitalisés à Coyah, mais les dix autres ont été retrouvés morts. »
Présent sur les lieux dès les premières heures, Djibril Sylla, président de la délégation spéciale du quartier, détaille les opérations de secours : « J’ai été alerté à 20h30. Dès notre arrivée avec le maire, deux blessés avaient déjà été secourus. Nous avons travaillé jusqu’à 5h du matin. À ce moment-là, on recensait neuf morts, dont certains non identifiés, et neuf blessés, dont plusieurs dans un état critique. Le ministre de l’Habitat est arrivé à 1h du matin. Deux engins mécaniques ont été mobilisés pour extraire des victimes coincées sous les décombres. »
Le président de la délégation spéciale de Manéah, Mamadouba Camara, salue la solidarité mais pointe également du doigt les constructions à risque : « Certaines maisons construites au pied des montagnes sont dans une situation critique. Des sensibilisations ont été menées, certains occupants dédommagés, mais beaucoup ont refusé de quitter les lieux. Aujourd’hui, nous vivons les conséquences de cette imprudence. »
Selon les premiers chiffres, au moins 25 habitations ont été endommagées ou totalement détruites, et onze (11) cas de décès, dix (10) personnes blessées, et plusieurs autres sont toujours portées disparues. Le bilan reste provisoire, les recherches étant toujours en cours.
Gnima Aïssata Kébé