À Kampala, la présence guinéenne est discrète mais encadrée. Aboubacar Kourouma, consul honoraire de Guinée dans la capitale ougandaise depuis treize ans, assure la protection et l’assistance de ses compatriotes, tout en servant de relais avec l’Ambassade à Addis-Abeba et les autorités locales.
«Je rappelle que nous, nous sommes consul honoraire. Notre rôle, c’est de protéger, d’assister tous les Guinéens résidents ici même ceux qui seront en transit comme vous qui êtes là maintenant (dans le cadre du CHAN). Vous êtes sous la tutelle du consulat honoraire de Kampala en Ouganda. Je suis l’intermédiaire entre les résidents de l’Ouganda et l’Ambassade et aussi le ministère des Affaires étrangères et les autorités ougandaises sur place. Alors tout ce qui arrive, je suis le premier à répondre. C’est comme cela que nous faisons le travail.»
La juridiction diplomatique de Kampala relève de l’Ambassade de Guinée en Éthiopie, dirigée par Son Excellence Noumouké Kaba. Elle couvre également le Kenya, la Somalie, Djibouti et la Tanzanie.
Une communauté réduite mais active
Selon le dernier recensement, la communauté guinéenne à Kampala compte « entre 150 à 200 Guinéens ». Le consul précise que la première génération d’expatriés a presque disparu, la deuxième et troisième génération étant composée pour l’essentiel d’enfants de résidents installés historiquement au Kenya ou en RDC.
«Ils ont leurs activités ici, surtout basées au Soudan du Sud, au Soudan du Nord et à la RDC. Ils sont tous dans l’informel. Disons, il y a quelques cadres qui sont dans les grandes institutions ONUSCO… »
Aucun problème judiciaire en treize ans
Depuis son entrée en fonction, Aboubacar Kourouma affirme n’avoir jamais eu à gérer de cas judiciaire impliquant un compatriote.
« Cela ne nous est jamais arrivé. Depuis que je suis là, cela fait 13 ans mais nous n’avons jamais eu des cas comme ça. Chaque année on fait un rapport qu’on dépose au ministère des Affaires étrangères en Guinée. »
Des situations insolites
S’il reçoit rarement des cas de transit, certains dossiers sortent de l’ordinaire.
« Il y a eu le cas de quelqu’un qui a quitté Lelouma à vélo jusqu’en Ouganda ici. Il a été arrêté à la frontière rwandaise et ougandaise. Alors j’ai été interpellé par les autorités. Je suis intervenu, on le traitait de terrorisme. Il a fait à peu près un mois en prison, suite à mon intervention il a été relâché, il est là actuellement. »
Message aux Guinéens
Pour Aboubacar Kourouma, la communication est essentielle. « Aux passants, s’ils sont là, ils doivent nous informer. Le consulat est accessible même sur internet. Si aussi vous voulez venir vous installer ici, il faut qu’on soit informé de votre présence. »
Alpha Oumar DIALLO, depuis Kampala