Kampala – Le Syli national local a vécu une soirée cauchemardesque ce vendredi en s’inclinant lourdement (3-0) face à l’Ouganda, lors de la deuxième journée du Championnat d’Afrique des Nations (CHAN 2025). Une défaite sans appel qui freine brutalement l’élan de la Guinée, victorieuse lors de son premier match contre le Niger.
En conférence de presse d’après-match, le sélectionneur Souleymane « Abedi » Camara n’a pas esquivé ses responsabilités. Sans langue de bois, il a reconnu les défaillances collectives et salué la supériorité de l’adversaire du jour.
« Je pense qu’il y a eu beaucoup de manquements, qu’on ne peut même pas tous citer. C’est le football, tout peut arriver. Ils avaient perdu 3-0 contre l’Algérie et aujourd’hui, ils ont gagné à domicile devant leur public« , a déclaré le technicien guinéen, visiblement affecté par la prestation de ses hommes.
Selon lui, la détermination et l’engagement des Ougandais ont largement pesé sur l’issue de la rencontre :
« Nous, nous n’étions pas présents dans le match. Ils nous ont mis sous pression du début à la fin. À un moment donné, on a essayé de poser le jeu, on a eu des occasions après les changements, mais l’adversaire était plus fort aujourd’hui« , a-t-il reconnu.
Cette contre-performance complique sérieusement la suite du parcours guinéen dans le groupe C, surtout à l’approche d’un match capital face à l’Afrique du Sud dans seulement deux jours.
« C’est inquiétant : 3-0 lors du deuxième match, surtout qu’on rejoue dans trois jours. On n’aura que deux jours de travail. C’est vraiment préoccupant avant d’affronter l’Afrique du Sud. Il faut vite oublier cette défaite. Mentalement, si on n’est pas prêt, ça risque d’être encore plus compliqué. Presque toutes les équipes ont perdu un match, sauf l’Afrique du Sud« , a analysé Abedi.
Le technicien guinéen préfère toutefois tempérer et insiste sur la responsabilité collective.
« Pour l’instant, ce n’est pas le moment de faire de grands discours. Chacun doit analyser en interne ce qui n’a pas marché. Ce soir, nous allons rentrer à l’hôtel, discuter, mais il faut éviter de toujours dire ce sont les jeunes. Quand on est sélectionné, on doit être conscient de l’enjeu« , a-t-il déclaré.
Le coach a tenu à assumer pleinement ce revers, refusant de rejeter la faute sur ses hommes, du moins uniquement.
« Je suis le premier responsable. Je ne suis pas là pour accuser ou plaindre les joueurs. Un coach doit accepter la responsabilité quand ça ne va pas. Nous étions venus pour gagner, pas pour chercher un nul. Il fallait fermer les espaces et empêcher l’adversaire de développer son jeu. On savait qu’ils allaient attaquer fort à domicile pour éviter une élimination rapide. Ils étaient plus déterminés et le score reflète la physionomie du match. Nous n’avons pas su résister. Ce n’est pas le moment de pointer un joueur du doigt. C’est toute l’équipe qui a failli« , a-t-il souligné avec lucidité.
Les nombreuses lacunes défensives et le manque de tranchant offensif ont pesé lourd.
« En première mi-temps, c’était catastrophique. La seconde période était meilleure : on a gagné des ballons, on a commencé à jouer, mais on était déjà dépassés par l’événement. Je n’ai pas retrouvé le Syli local qui avait joué contre le Niger. Dans l’ensemble, l’équipe n’a pas répondu comme il fallait. Maintenant, il faut récupérer et préparer le prochain match« , a ajouté le coach guinéen.
Avec cette défaite, la Guinée glisse à la troisième place du groupe C, derrière l’Ouganda et l’Algérie. La réaction sera impérative face à l’Afrique du Sud, le 11 août, si le Syli veut conserver une chance de qualification.
Alpha Oumar DIALLO, envoyé spécial à Kampala