L’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG) a tenu ce samedi son assemblée générale hebdomadaire à son siège situé à la Minière. En l’absence physique de son président, Mamadou Cellou Dalein Diallo, actuellement hors du pays depuis plusieurs mois, les militants ont toutefois pu entendre la voix de leur leader à travers un appel audio engagé et sans concession.
Dans son intervention, l’ancien Premier ministre a dressé un tableau sombre de la situation politique actuelle en Guinée, accusant la junte militaire au pouvoir de s’éloigner de ses engagements initiaux : » La République est en dérive. Le retour à l’ordre constitutionnel est abandonné, » a-t-il lancé d’un ton grave, dénonçant un « processus de confiscation du pouvoir par l’armée » qui, selon lui, a trahi sa promesse de transférer le pouvoir aux civils après des élections libres et transparentes.
Cellou Dalein Diallo appelle ses partisans à rester mobilisés et prêts à l’action, affirmant que le combat du parti ne se limite pas à l’accession au pouvoir, mais vise avant tout à garantir le respect des droits et libertés fondamentales des citoyens : « Nous voulons que les citoyens puissent librement choisir leurs représentants à tous les niveaux : communes, Assemblée nationale et Présidence, » a-t-il martelé.
Le leader de l’UFDG affirme que son parti continuera à participer aux élections « lorsqu’elles sont transparentes » et respectueuses des règles démocratiques. Il a réitéré son engagement à reconnaître tout adversaire qui remporterait un scrutin de manière honnête.
Dans un contexte socio-économique difficile, marqué notamment par des inondations et une précarité grandissante, l’opposant a tenu à saluer la résilience de ses militants : « Je suis très fier de vous. Malgré les conditions de vie difficiles, vous êtes toujours là, prêts à continuer le combat pour une Guinée régie par la démocratie et l’État de droit, » a-t-il déclaré.
Il a également mis en garde contre les risques encourus par ceux qui s’opposent au régime en place, évoquant les « enlèvements nocturnes » et « disparitions forcées » subies par certains militants, tout en rendant hommage à ses collaborateurs restés au pays.
« L’heure est à l’action », a-t-il conclu, lançant un appel solennel à ses militants : « nous ne renoncerons pas à notre combat tant que les Guinéens ne seront pas libres de choisir leurs dirigeants ».
Gnima Aïssata Kébé