Au lendemain de l’incendie dévastateur qui a ravagé une partie du centre commercial Amassif, situé au marché Madina, les commerçants sinistrés peinent à se relever du choc. Le sinistre, survenu dans la nuit du mercredi, a réduit en cendres une dizaine de magasins, causant des pertes estimées à plusieurs centaines de millions, de francs guinéens.
Sur les lieux du drame, ce jeudi matin, la douleur et la désolation étaient palpables. La rédaction de Infochrono.org a rencontré plusieurs victimes qui, entre incompréhension et désespoir, ont lancé un cri de détresse en direction des autorités, notamment du président de la Transition, le colonel Mamadi Doumbouya.
Amadou Diallo, commerçant résidant à Cosa, explique les circonstances dans lesquelles il a appris le drame :
« On m’a appelé la nuit pour m’informer que le feu a pris notre centre. J’ai pris un taxi-moto pour venir. En arrivant, il y avait déjà beaucoup de gendarmes, de policiers, de pompiers, mais aussi des collègues et des voisins. Le feu a été maîtrisé, mais les dégâts sont considérables. Sur les 17 magasins que compte le centre, seuls cinq ont été épargnés. Tout le reste est parti en fumée. On parle ici de pertes de plusieurs millions, voire de milliards de francs guinéens », a-t-il confié.
Amadou, qui vend des articles de ménage, n’a pour l’instant qu’une idée approximative des pertes subies : « Il faudra faire l’inventaire pour déterminer précisément ce qui a été perdu. »
Plus dramatique encore, l’incendie n’a pas seulement détruit des biens matériels ; il a également anéanti les efforts d’une vie pour des familles entières. Doussougbè Condé, mère de sept (7) enfants, se retrouve désormais sans ressource :
« Tous nos magasins sont brûlés, même ceux des voisins. Je n’ai plus rien. Mon mari est malade depuis six ans, c’est moi qui m’occupe de toute la famille. On avait un magasin avec six stocks de marchandises, tout est parti. Je supplie le président Doumbouya de nous venir en aide. Nous avons perdu environ 900 millions, peut-être plus, mais on ne peut pas encore estimer avec précision », a-t-elle déclaré.
Elle conclut avec un appel poignant : « Je n’ai plus d’espoir. Je suis seule, sans soutien. Qui va m’aider aujourd’hui ? »
Gnima Aïssata Kébé