KAMPALA – Balafons, tam-tams, chants et danses ont fait vibrer les murs du quartier général du CNSG. Une session de répétition qui a dépassé son simple cadre préparatoire pour devenir une démonstration d’unité, de ferveur populaire et de diplomatie culturelle guinéenne.
Dans la cour intérieure de l’hôtel qui héberge le Comité national des supporters de Guinée (CNSG), les instruments sont sortis un à un, les danseurs prêts. À la veille du match décisif face à l’Ouganda pour la deuxième journée du groupe C, le CNSG a tenu sa session de répétition majeure. Plus qu’une simple mise en jambe, la scène a donné lieu à un moment vivant et remarqué.
À travers les fenêtres de l’établissement, plusieurs pensionnaires locaux et expatriés se sont arrêtés, téléphone en main. Certains ont filmé. D’autres, surpris et visiblement conquis par la richesse des sonorités guinéennes, ont esquissé des pas de danse. Une chorégraphie collective et spontanée, aux accents de partage culturel.
Pour Dantouma Jeacques Soumah, percussionniste et figure du Comité, cette répétition est d’abord une expression de rigueur. « Ce que nous allons retenir d’abord, c’est la discipline, le travail en intensité, en rythme. Comme d’habitude, nous sommes le 12e homme de l’équipe pour toujours la galvaniser vers la victoire finale. Nous n’avons aucun souci à cela. »
Il insiste sur le rôle historique du Comité : « Nous avons commencé à accompagner l’équipe nationale depuis 1998 au Burkina Faso. Nous devons continuer, montrer aux autres pays que la Guinée a un atout culturel pour accompagner la conquête des sacres sportifs. »
Cette répétition structurée est le fruit d’un travail de fond. Ibrahim Diaby, Secrétaire général du CNSG, en explique les ressorts. « Le comité s’organise en fonction des compétitions. À une, deux semaines, voire un mois d’un événement, le comité fait des répétitions. On prend ceux qui s’illustrent le mieux car les automatismes sont mis en avant. »
Le contingent guinéen à Kampala se compose de 35 personnes, issues de plusieurs groupes artistiques. Matam joue au balafon, Boulbinet déploie ses fanfares, d’autres s’activent dans les rôles de crieurs et de danseurs.
« Dans ce CHAN, nous sommes venus avec un but bien déterminé : l’objectif du Comité national des supporters de Guinée est de pousser l’équipe au sacre final », martèle Diaby.
Il n’omet pas le rappel historique : « Rappelez-vous que c’est ici que la Guinée a gagné son premier trophée continental avec le sacre du Hafia contre Simba Football Club. »
Enfin, le lieutenant-colonel Amirou Bah, vice-président du Comité, rappelle la dimension stratégique de cette présence : « C’est dans nos traditions. Partout où on se rend, les avant-matchs sont préparés. On a un match capital le vendredi contre l’Ouganda, l’un des pays organisateurs. Une équipe qui a été battue par l’Algérie. Pourquoi pas la Guinée ? »
Le « Gbin Gbin Soo », célèbre chant motivant, sera déclenché à chaque offensive du Syli, poursuit-il : « Nous allons communiquer avec l’équipe, eux sur le terrain, nous dans les tribunes, pour que la proximité et la communion demeurent entre l’équipe et nous supporters. »
La répétition terminée, les instruments sont rangés avec précaution. Mais l’écho des balafons, des chants de victoire et de la ferveur populaire guinéenne continue de vibrer jusque dans les couloirs de l’hôtel. Le message est clair : le Syli local n’est pas seul à Kampala.
Alpha Oumar DIALLO, Envoyé Spécial à Kampala