Dans la matinée de ce lundi 04 août 2025, un groupe de femmes en colère s’est rassemblé devant les locaux d’une entreprise chinoise située à la T6, dans la commune de Sonfonia, pour dénoncer des nuisances environnementales qui, selon elles, affectent gravement leur quotidien depuis plus de deux décennies.
Avec un cris de détresse, ces habitantes affirment vivre un calvaire constant, tant durant la saison sèche que pendant la saison pluvieuse. Au cœur de leurs revendications : les impacts de la poussière et des inondations récurrentes provoquées, selon elles, par les activités de l’entreprise chinoise implantée dans le quartier : « Pendant la saison sèche, c’est la poussière qui nous envahit. Presque tout le quartier souffre de sinusite. Et pendant la saison des pluies, c’est encore pire. Nous passons nos nuits à surveiller la pluie de peur que nos maisons ne soient inondées », déplore Aïssatou Bobo Diallo, l’une des manifestantes.
Selon les témoignages recueillis sur place, l’entreprise aurait installé de grands tuyaux de drainage qui redirigent les eaux usées vers les habitations environnantes, exposant ainsi les familles à des risques sanitaires et mettant en danger la vie des enfants : « L’eau ne stagne jamais dans leur cour, mais elle se déverse dans nos maisons. Et avec les caniveaux ouverts, nos enfants risquent de s’y noyer. Ce sont nos boulangers qui ont sauvé plusieurs enfants la dernière fois », poursuit-elle.
Un appel solennel a été lancé au gouvernement pour une intervention rapide et décisive : « Cela fait 24 ans que nous vivons cette situation. Les autorités locales ne nous écoutent pas. Et chaque fois que nous alertons, les responsables chinois essaient de corrompre les forces de sécurité pour étouffer l’affaire », accuse la manifestante.
Le président du Conseil de quartier ‘’Le Prince ‘’’ Alpha Boubacar Diallo, a confirmé avoir été saisi de la situation. Il affirme avoir déjà tenté à plusieurs reprises de dialoguer avec les responsables de l’entreprise, sans succès : « J’ai rencontré les responsables de cette société à au moins quatre reprises, mais il n’y a eu aucune suite. J’ai conseillé aux femmes de rédiger une plainte écrite que je transmettrai à la commune. Ce pays est un État de droit, et chacun doit respecter les procédures légales », a-t-il précisé.
Cette situation intervient, alors que les grandes pluies causent des victimes d’inondations dans la capitale.
Gnima Aïssata Kébé