En visite sur le site ce jeudi 31 juillet 2025, le chef du gouvernement a réaffirmé la volonté de l’État de tourner la page d’un drame environnemental et humain vieux de plusieurs décennies.
Pour la première fois depuis des décennies, un Premier ministre a foulé le sol de ce quartier confronté à l’un des plus graves défis sanitaires et environnementaux de la capitale. La décharge publique proche des habitations depuis trop longtemps. Amadou Oury Bah s’est rendu personnellement sur le site pour constater l’urgence et annoncer des mesures immédiates, dans la perspective de sa fermeture définitive.
Dans son discours de bienvenue , Mouctar Bah, responsable de stratégie du collectif Citoyens pour un Environnement Sain, a salué cette visite comme un tournant historique : « Monsieur le Premier ministre, votre présence ici est plus qu’une visite, c’est un message fort. Vous redonnez espoir à des milliers de familles. Ce que vous faites pour Dar-es-Salam, Dar-es-Salam ne l’oubliera jamais. »
Le collectif a officiellement remis au Premier ministre un mémorandum citoyen documentant les conséquences sanitaires de la décharge, et proposant des solutions pour une délocalisation durable, concertée et inclusive.
Face à la presse, Amadou Oury Bah n’a pas caché son inquiétude, mais aussi sa détermination :
« Cela fait deux ans que le président de la transition, le Général Mamadi Doumbouya, a demandé la fermeture de cette décharge. Il est désormais impératif de passer de la parole à l’action. »
Le Premier ministre a énoncé trois axes prioritaires : « Mesures d’urgence contre les risques d’éboulement : Avec la saison des pluies, le site représente un danger immédiat. Des rapports sont attendus d’ici lundi pour identifier les zones à sécuriser en priorité. Finalisation des études de fermeture : Des cabinets spécialisés, comme Artelia, seront rapidement réunis pour chiffrer les coûts et définir les étapes nécessaires à la fermeture du site, dans le respect des normes environnementales. Réforme de la gestion des déchets à Conakry : Le gouvernement s’engage dans une refonte complète du système de gestion des déchets, incluant tri, transformation, valorisation (engrais, énergie) et enfouissement contrôlé. Des partenariats avec des entreprises privées spécialisées sont en préparation. »
Amadou Oury Bah a également tenu à rassurer les nombreux citoyens vivant de l’activité informelle liée à la décharge :« Une gestion organisée des déchets créera des milliers d’emplois dans tous les quartiers. Notre objectif est de transformer ce défi en opportunité économique pour les jeunes. »
Le président de la délégation spéciale de Gbessia a lui aussi salué les décisions du gouvernement, insistant sur l’importance de la transformation des déchets : « En traitant efficacement nos déchets, nous réduisons leur volume, protégeons notre environnement et créons de la valeur ajoutée pour la société. »
Cette visite fait suite à un sit-in citoyen organisé récemment par les habitants, réclamant à l’État des actions concrètes pour mettre fin aux nuisances et aux dangers de cette décharge, devenue avec le temps une véritable bombe écologique à retardement.
Gnima Aïssata Kébé