La crise interne qui secoue le RPG Arc-en-Ciel, l’un des partis politiques historiques de Guinée, prend une tournure plus alarmante avec la sortie de Taliby Dabo, figure influente du parti en Haute-Guinée. Récemment suspendu des instances dirigeantes, M. Dabo rejette catégoriquement cette décision qu’il qualifie « d’illégale » et « non conforme aux textes fondateurs du parti ».
De passage à Conakry, l’ancien responsable régional du RPG à Kankan a rencontré ce dimanche plusieurs groupes de jeunes militants du parti. L’occasion pour lui de dénoncer ce qu’il considère comme un effondrement structurel du mouvement fondé par l’ancien président Alpha Condé : « C’est une suspension illégale, elle n’est pas conforme aux textes du parti. Je ne peux pas la respecter », a martelé M. Dabo devant ses partisans, ajoutant que « les militants sur le terrain ne sont même pas informés » de cette décision.
Allant plus loin dans ses critiques, Taliby Dabo remet en cause l’existence même du RPG Arc-en-Ciel dans sa forme actuelle. Selon lui, le parti ne respecte plus ses propres statuts, notamment l’organisation des fédérations et la désignation des instances dirigeantes : « Dans les statuts, il est indiqué que ce sont les fédérations qui sont congressistes. Il n’y a aucune fédération fonctionnelle sur le territoire national. Comment peut-on alors parler de congrès ou de direction légitime ? », s’interroge-t-il.
M. Dabo pointe également l’absence des vice-présidents prévus par les textes du parti, un fait qu’il qualifie de dysfonctionnement majeur. Il affirme que les modifications statutaires requises n’ont jamais été validées par les organes compétents du parti, ce qui, selon lui, rend toute réorganisation ou décision officielle invalide.
Dans un ton plus grave, Taliby Dabo met en garde contre les risques juridiques qui pourraient peser sur le RPG Arc-en-Ciel si le ministère de l’Administration du Territoire venait à examiner de près la légalité des structures actuelles du parti : J’ai cherché les documents de fond qui devaient accompagner l’agrément du parti. Ils ne sont pas conformes. Donc, si le ministère veut nous faire tomber aujourd’hui, c’est possible », alerte-t-il.
Gnima Aïssata Kébé