Les résultats du recensement biométrique pour l’établissement du ficher électoral présentés par le ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation (MATD) continuent de susciter des interrogations. Marc Yombouno, figure politique guinéenne et ancien ministre, a exprimé une série de critiques sur les conditions dans lesquelles le processus s’est déroulé, ainsi que sur la fiabilité des résultats annoncés. Il s’est exprimé ce lundi 19 juillet, au micro de notre rédaction.
Selon ce membre du bureau politique du RPGArc-en-Ciel, la démarche menée par le gouvernement manque de transparence : « Du début jusqu’à la fin du processus, nous n’avions pas participé », a-t-il déclaré.
Les partis politiques, habituellement impliqués dans ce type d’opération à portée électorale, ont été tenus à l’écart, déplore-t-il : « Pour un recensement ayant pour finalité l’établissement d’un fichier électoral, cela n’a pas été le cas cette fois-ci », a-t-il ajouté.
Le politicien assimile les résultats rendus publics à une simple « photographie » imposée, sans débat ni consensus. Il pointe du doigt des chiffres qui, selon lui, posent plus de questions qu’ils n’en résolvent. Notamment, l’annonce d’une population recensée de 9 millions de personnes, dont seulement 6 millions seraient en âge de voter : « Quand on fait le rapport entre 6 millions et 9 millions, est-ce qu’on peut avoir recensé 9 millions de personnes et trouver 6 millions d’électeurs ? Ça pose problème », s’indigne-t-il.
Marc Yombouno met également en cause l’agrégation entre le RAVEC, et le recensement électoral, deux (2) processus aux finalités différentes, mais fusionnés dans le cadre de cette opération : « Le problème que nous avons, c’est qu’au départ, on a douté du RAVEC. Finalement, eux-mêmes se sont compromis pour cumuler ça avec un recensement à but électoral », souligne-t-il.
Autre élément surprenant selon Yombouno : la région de Conakry, traditionnellement en tête en termes de densité et de population électorale, arrive cette fois-ci en deuxième position. Une donnée qui, pour lui, mérite d’être clarifiée: « C’est la première fois que je vois ce genre de rapport. C’est inexplicable », conclut-il.
Gnima Aïssata Kébé