A l’issue d’un processus rigoureux de recensement biométrique, les autorités guinéennes ont officiellement présenté, ce samedi 19 juillet, les statistiques provisoires du Registre National des Personnes Physiques (RNPP) et du fichier électoral biométrique. Une étape déterminante dans le cadre de la transition politique en cours. Cette opération, au cœur de la politique de refondation de l’État prônée par le Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD), vise à garantir un retour crédible et apaisé à l’ordre constitutionnel.
Initié par le Ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation (MATD) à travers le Programme National de Recensement Administratif à Vocation d’État Civil (PNRAVEC), le recensement biométrique s’est déroulé sur l’ensemble du territoire national du 15 avril au 20 juin 2025, et à l’extérieur via 34 missions diplomatiques et consulaires entre le 1er et le 25 juin 2025.
Les résultats provisoires annoncés sont les suivants :
Personnes recensées avant dédoublonnage : 9 121 500
Cas présumés de doublons : 119 500
Doublons confirmés : 111 319
Total inscrit au RNPP : 9 010 181
Électeurs inscrits sur le fichier électoral biométrique : 6 748 920
Ce recensement, essentiel pour l’établissement d’un fichier électoral fiable et inclusif, constitue un levier clé pour l’organisation du référendum constitutionnel prévu au mois de septembre prochain.
Dans son allocution, le ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation, le Général de deuxième section Ibrahima Kalil Condé, a souligné les efforts multisectoriels entrepris : actualisation du découpage administratif, géolocalisation des centres de vote, régularisation des citoyens sans actes d’état civil, et innovations technologiques dans le processus d’enrôlement.
Il a insisté sur le fait que cette double constitution du registre national et du fichier électoral consolidera durablement les fondements démocratiques du pays, réduisant ainsi les conflits électoraux récurrents :
« Ce processus va permettre à notre pays de tourner définitivement la page des contestations politiques, avec leur cortège de pertes humaines et de destructions », a-t-il déclaré.
Le Premier ministre Amadou Oury Bah a rappelé que le succès de cette étape appelle désormais à l’union des forces vives du pays :
« Il ne s’agit plus de s’enfermer dans des querelles stériles, mais de converger vers un objectif commun. Une transition apaisée, un retour crédible à l’ordre constitutionnel, et un engagement ferme pour le développement économique et social », a-t-il affirmé.
Quant à Gabriel Haba, représentant de la société civile, il a salué une démarche républicaine historique :
« Ce que le MATD vient de faire exprime la volonté de l’État à respecter les principes de transparence, de redevabilité, d’inclusion et de participation. »
Toutefois, il a souligné l’importance d’un suivi rigoureux quant à l’usage des données collectées, notamment en matière de droits électoraux, économiques et sociaux.
Gnima Aïssata Kébé