En marge de la réunion de concertation sur la riposte à l’épidémie de Mpox, tenue ce jeudi dans les locaux de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSS), sis à Matam, le rapport synthèse de la mission conjointe ANSS–OIM, déployée dans le district sanitaire de Forécariah du 2 au 13 juillet 2025, a été officiellement présenté.
Cette mission s’inscrivait dans le cadre de l’évaluation de la situation épidémiologique et des capacités opérationnelles locales, afin de mieux contrôler la propagation du virus Mpox, notamment dans cette zone frontalière avec la Sierra Leone, pays actuellement confronté à une recrudescence exponentielle des cas.
L’objectif principal de la mission était de renforcer les capacités locales face à l’épidémie. Elle s’est intéressée à un large éventail de structures, notamment la Direction préfectorale de la santé (DPS), l’hôpital préfectoral, le Centre de traitement de patients (CTP), les centres de santé, les points d’entrée et les débarcadères.
Les activités ont mobilisé une approche inclusive et multisectorielle impliquant les autorités sanitaires, les agents de santé, les contrôleurs sanitaires, les autorités administratives et les leaders locaux. La méthodologie utilisée reposait sur des observations directes, des enquêtes structurées, des séances de sensibilisation et de briefing, ainsi que des discussions de groupe avec les parties prenantes locales.
La mission a permis d’identifier plusieurs défis majeurs entravant une réponse efficace à la Mpox :
Leadership et gouvernance : Faible planification des activités de riposte au niveau local.
Système d’information sanitaire : Connaissances insuffisantes du personnel sur les modes de transmission et de prévention de la maladie.
Ressources humaines : Manque de personnel formé à la gestion de l’épidémie.
Surveillance épidémiologique : Fonctionnement limité des dispositifs de surveillance comme l’équipe ERA, faute de financements spécifiques.
Approvisionnement médical : Ruptures de médicaments et pénurie d’équipements de protection individuelle, notamment au niveau du CTP et des centres de santé.
Face à ces constats, plusieurs recommandations ont été formulées. La mission appelle notamment à :
L’organisation de formations structurées à l’intention du personnel de santé sur les fondamentaux de la Mpox (prévention, transmission, biosécurité) ;
Un renforcement de la coordination entre autorités sanitaires et partenaires locaux ;
L’amélioration de l’approvisionnement en produits médicaux essentiels et équipements de protection ;
Une mobilisation accrue de ressources financières dédiées à la riposte locale.
Ce rapport met en lumière les vulnérabilités du système sanitaire local face à une menace transfrontalière croissante.
Gnima Aïssata Kébé