𝐀𝐃𝐑𝐄𝐒𝐒𝐄 𝐀𝐔𝐗 𝐑𝐄𝐒𝐏𝐎𝐍𝐒𝐀𝐁𝐋𝐄𝐒, 𝐌𝐈𝐋𝐈𝐓𝐀𝐍𝐓𝐄𝐒, 𝐌𝐈𝐋𝐈𝐓𝐀𝐍𝐓𝐒 𝐄𝐓 𝐒𝐘𝐌𝐏𝐀𝐓𝐇𝐈𝐒𝐀𝐍𝐓𝐒 𝐃𝐄 𝐋’𝐔𝐅𝐃𝐆
𝐏𝐨𝐮𝐫 𝐥𝐚 𝐯é𝐫𝐢𝐭é, 𝐥𝐚 𝐫é𝐟𝐨𝐫𝐦𝐞 𝐞𝐭 𝐥𝐚 𝐬𝐮𝐫𝐯𝐢𝐞 𝐝𝐞 𝐧𝐨𝐭𝐫𝐞 𝐢𝐝é𝐚𝐥 𝐜𝐨𝐥𝐥𝐞𝐜𝐭𝐢𝐟
Il est des silences qui deviennent mensonges. Des exclusions qui révèlent un malaise. Des absences de dialogue qui actent une rupture. Bien que le silence soit bien souvent une attitude assimilée à la sagesse, il est des moments où se taire revient à trahir. Celui que nous traversons en est un.
La BIBLE en effet nous apprend qu’il y a des silences qui ne sont plus sages, mais lâches. « L’insensé même, quand il se tait, passe pour sage… » Proverbes 17 :28. Elle fait aussi une mise en garde, dans Ézéchiel 33 : 6, contre le silence du veilleur, qui devient trahison. « Si la sentinelle voit venir l’épée et ne sonne pas de la trompette, et que le peuple ne soit pas averti… je redemanderai son sang à la sentinelle. »
Pour ma part, je choisis de parler. Non par ressentiment, mais par fidélité. Fidélité à notre combat, à notre histoire partagée, aux sacrifices consentis et surtout, à ce peuple qui continue d’espérer en nous malgré les trahisons de l’espérance.
Depuis le 4 avril 2025, suite à un mémorandum cosigné par des secrétaires fédéraux de la Haute Guinée et de la Guinée forestière, document qualifié à tort de subversif, les portes du dialogue se sont fermées. Ce texte fraternel, cette main tendue, aurait dû ouvrir un débat. Il a été reçu comme une offense. Et ma révocation à la tête de la cellule de communication, sans procédure ni contradiction, n’a fait que prolonger ce glissement inquiétant d’un parti autrefois pionnier de la démocratie vers une structure devenue allergique à la contradiction. Je suis au regret de révéler, non sans peine, qu’aucun responsable du parti ne m’a appelé à date, ne serait-ce que par respect de notre collaboration, pour exprimer même un semblant désir de compréhension. Radical n’est-ce pas ?
Mais que cela soit clair : je demeure membre de l’UFDG. Je demeure membre car je refuse de livrer ce parti aux mains du renoncement et de la peur. Je reste parce que je sais qu’un sursaut est possible. Mais ce sursaut passe par un réveil, un courage, une réforme profonde.
En 2007, le doyen BAH Mamadou, figure tutélaire de notre combat démocratique, avait fait le choix courageux de confier la présidence de l’UFDG à Cellou Dalein Diallo. Ce choix, mû par une vision d’unité et de renouveau, s’était imposé malgré les réserves exprimées à l’époque par des cadres comme Bah Oury et Saliou Bella. Il ne s’agissait pas d’un calcul d’opportunité, mais d’un pari sur l’avenir, fondé sur des critères de fond : compétence, rassemblement, et fidélité à l’idéal démocratique. Dix-huit ans plus tard, après trois grandes échéances électorales, ce legs politique est trahi. Celui qui fut choisi dans l’espoir d’un souffle nouveau s’accroche aujourd’hui à une présidence verrouillée, imperméable à la contradiction. En refusant de transmettre le flambeau à une nouvelle génération, Cellou Dalein ne fait pas que bloquer l’alternance interne : il renie l’esprit même de la décision du sage BAH Mamadou.
Il est temps d’en finir avec la déification d’un homme, aussi charismatique soit-il. La démocratie ne s’épanouit pas dans le culte des personnes, mais dans l’émergence des idées et l’alternance des générations. La République que nous voulons bâtir a besoin d’hommes et de femmes debout, non d’idoles. Mettons enfin la patrie au-dessus des parcours individuels. Regardons l’avenir non avec nostalgie, mais avec lucidité et audace. L’histoire ne sacre pas ceux qui s’accrochent, mais ceux qui savent passer le relais.
À l’approche du congrès prévu pour le 6 juillet, les irrégularités s’accumulent : refus d’exécuter une décision judiciaire, composition opaque des organes préparatoires, verrouillage du débat, exclusions silencieuses… On prétend rassembler, mais on sélectionne. On parle de souveraineté, mais on piétine nos textes fondateurs.
Je lance un appel à la conscience de chacune et chacun. À chaque fédération, à chaque section, à chaque militant sincère : exigeons le respect scrupuleux de nos textes. Réclamons une organisation équitable, transparente et inclusive de ce congrès. Ce n’est pas un simple processus statutaire, c’est une question de survie morale et politique. Notre légitimité à défendre la démocratie au niveau national repose sur notre capacité à la pratiquer au sein même de notre formation politique.
Les exclusions arbitraires, les décisions verticales et les sanctions contraires à nos propres textes montrent un parti qui, au lieu d’embrasser la diversité des voix, s’enferme dans le déni. Lorsque des camarades sont mis au ban pour avoir accepté de dialoguer avec les autorités nationales, ce n’est pas l’engagement qu’on punit : c’est la pensée.
Et pourtant, comment dénoncer l’injustice si nous l’exerçons nous-mêmes en interne ? Comment exiger de l’État ce que nous ne savons pas garantir dans notre propre maison ?
L’exemple récent de l’empêchement du Président Cellou Dalein Diallo de se faire recenser à Abidjan, le 25 juin dernier, a suscité émoi et indignation. Beaucoup y voient une manœuvre d’exclusion orchestrée par les autorités de la transition pour l’écarter du processus électoral.
Mais que vaut notre dénonciation de cette pratique si, dans le même souffle, nous organisons un congrès verrouillé, entaché d’irrégularités, excluant délibérément des voix légitimes issues de nos rangs ?
Quand nous exigeons la transparence de l’État, exigeons-la d’abord de nous-mêmes. Quand nous condamnons les exclusions arbitraires, commençons par les refuser dans notre propre parti. Quand nous dénonçons la violation des lois de la République, notamment la charte de la transition, commençons par respecter nos statuts et notre règlement intérieur.
La cohérence n’est pas un luxe, c’est la condition même de notre crédibilité.
Un fait demeure : on ne répare pas une République fracturée avec des partis fracturés. On ne bâtit pas une Guinée nouvelle avec des pratiques anciennes.
Je n’ignore pas la douleur d’un autre épisode, plus intime et plus silencieux : l’affaire de la sextape. Cette blessure morale, au-delà des scandales médiatiques, a frappé des consciences. Ne pas en parler, c’est nier les questionnements silencieux de tant de militants. Tirer les leçons de cette affaire ne relève pas de la faiblesse, mais de la grandeur. Il y a des moments où se retirer est un acte de dignité, un choix de sagesse.
Quant à moi, j’assume aujourd’hui mon engagement aux côtés du CNRD pour soutenir les efforts de développement. Non par reniement de l’opposition, mais par devoir citoyen. Travailler avec les autorités de transition, c’est répondre à l’appel du réel, pas renoncer à ses convictions.
Chers responsables, militantes, militants, sympathisants de l’UFDG, il est grand temps de sortir de la logique de haine, de confusion et de confrontation stérile. Il est temps de revenir à l’essentiel : servir le peuple. Il est temps de réconcilier la parole avec l’acte, la fidélité aux idéaux avec le courage de les réinventer.
Oui, l’heure est grave. Mais elle peut encore devenir une chance.
Celle de nous réinventer.
Celle d’écouter enfin.
Celle de bâtir un parti qui soit à la hauteur de la Guinée que nous appelons de nos vœux.
Il en va de l’avenir de l’UFDG.
Il en va de la stabilité de la Guinée.
Il en va de notre propre crédibilité.
LA PATRIE AVANT LE PARTI
𝐉𝐨𝐚𝐜𝐡𝐢𝐦 𝐁𝐚𝐛𝐚 𝐌𝐈𝐋𝐋𝐈𝐌𝐎𝐔𝐍𝐎
𝐏𝐨𝐥𝐢𝐭𝐨𝐥𝐨𝐠𝐮𝐞 /𝐂𝐨𝐦𝐦𝐮𝐧𝐢𝐜𝐚𝐧𝐭 /𝐆𝐞𝐬𝐭𝐢𝐨𝐧𝐧𝐚𝐢𝐫𝐞 𝐝𝐞 𝐩𝐫𝐨𝐣𝐞𝐭
𝐌𝐞𝐦𝐛𝐫𝐞 𝐝𝐮 𝐁𝐮𝐫𝐞𝐚𝐮 𝐄𝐱é𝐜𝐮𝐭𝐢𝐟 𝐝𝐞 𝐥’𝐔𝐅𝐃𝐆
𝐄𝐱 𝐂𝐨𝐨𝐫𝐝𝐢𝐧𝐚𝐭𝐞𝐮𝐫 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐜𝐞𝐥𝐥𝐮𝐥𝐞 𝐝𝐞 𝐜𝐨𝐦𝐦𝐮𝐧𝐢𝐜𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐝𝐞 𝐥’𝐔𝐅𝐃𝐆
𝐌𝐞𝐦𝐛𝐫𝐞 𝐟𝐨𝐧𝐝𝐚𝐭𝐞𝐮𝐫 𝐝𝐮 𝐌𝐨𝐮𝐯𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐝𝐞𝐬 𝐑é𝐟𝐨𝐫𝐦𝐚𝐭𝐞𝐮𝐫𝐬 𝐝𝐞 𝐥’𝐔𝐅𝐃𝐆