C’est dans la capitale nigériane qu’a été ouvert ce mardi 24 juin 2025, un atelier régional de validation de l’adaptation de la boîte à outils médias de l’Organisation internationale du Travail (OIT), destiné à mieux encadrer la couverture médiatique de la migration de main-d’œuvre dans l’espace CEDEAO. Pendant deux jours, journalistes, responsables syndicaux et partenaires institutionnels examineront les contenus de cet outil stratégique, avec pour objectif de proposer un journalisme plus responsable, éthique et ancré dans les réalités ouest-africaines.
L’événement, fruit d’une collaboration étroite entre la Fédération des journalistes africains (FAJ), l’OIT, la CEDEAO et plusieurs partenaires de coopération, s’inscrit dans la continuité des efforts régionaux pour donner une voix aux travailleurs migrants et favoriser une couverture médiatique fondée sur les droits humains.
Dans son discours d’ouverture, Omar Faruk Osman, président de la FAJ, a rappelé l’importance cruciale de la migration de main-d’œuvre comme sujet journalistique : « Ces histoires racontent l’histoire de personnes qui quittent leur foyer non pas par choix, mais par nécessité. Elles sont une question de droits, de survie et de dignité. »
Selon lui, la mission des journalistes africains est d’informer, mais aussi de sensibiliser et de défendre la justice sociale à travers leurs reportages.
La boîte à outils médias, développée initialement par l’OIT, a fait l’objet d’une adaptation spécifique au contexte ouest-africain, intégrant les normes internationales du travail tout en tenant compte des réalités locales. Elle vise à doter les journalistes d’instruments pratiques pour couvrir la migration de manière plus humaine, précise et dénuée de stéréotypes. Elle offre des recommandations pour traiter les sujets sensibles, combattre la désinformation et donner la parole aux travailleurs migrants: « Ce processus d’adaptation a été soigneusement entrepris afin de refléter la diversité des voix et des expériences en Afrique de l’Ouest. » insiste Faruk Osman
L’atelier d’Abuja s’inscrit dans un processus de long terme. En 2024, une rencontre à Dakar avait donné naissance au Réseau africain des journalistes spécialisés dans les migrations de main-d’œuvre, consolidé ensuite à Kigali. Ces étapes ont permis de poser les bases d’une coopération journalistique transfrontalière, portée par des valeurs communes et des engagements partagés. L’objectif est de : renforcer la cohésion régionale, élaborer une feuille de route commune et faire de la boîte à outils un instrument vivant, au service d’un journalisme engagé : « Nous souhaitons élaborer une approche collective, respectueuse des normes journalistiques et des valeurs syndicales », a déclaré M. Osman.
« Le journalisme ne se résume pas à des gros titres. Il s’agit de soutenir les personnes vulnérables. Grâce à cette boîte à outils, à cette réunion et à nos efforts communs, nous avons l’opportunité de changer la manière dont la migration est rapportée sur notre continent, » a conclu le président de la FAJ
Cet atelier marque une nouvelle étape dans la professionnalisation de la couverture médiatique de la migration en Afrique de l’Ouest. Il témoigne aussi de la volonté des acteurs du secteur de construire un journalisme plus éthique, au service des travailleurs migrants et du développement.
Gnima Aïssata Kébé