Conakry – Le ton est monté d’un cran dans les rangs des avocats guinéens. Réunis ce lundi 23 juin à la Cour d’appel de Conakry, les membres du Barreau ont adopté une série de mesures fermes en réaction à l’enlèvement et aux violences subies par leur confrère, Me Mohamed Traoré.
À l’unanimité, la profession a décidé de suspendre sa participation aux audiences judiciaires et aux convocations de police pour une durée de deux semaines. Ce retrait temporaire est accompagné de menaces disciplinaires à l’encontre des avocats qui ne s’y conformeraient pas. Toutefois, les dépôts de recours demeurent autorisés.
Dans une déclaration lue par Me Malick Diakité à l’issue de l’assemblée générale extraordinaire, le Barreau a dénoncé « les atteintes graves portées à leur profession » et a annoncé le retrait « immédiat de tous les avocats représentant la profession dans les institutions et commissions de la transition, notamment celui du CNT ».
L’Ordre entend également enclencher des poursuites judiciaires. « Nous comptons porter plainte contre les auteurs et une commission sera mise sur pied à l’effet de suivre cette plainte et pour un aboutissement que nous espérons heureux », a précisé Me Diakité.
Enfin, une rencontre a été sollicitée avec le ministre de la Justice. Objectif : « protester contre l’enlèvement illégal et cruel qu’a subi notre bâtonnier Mohamed Traoré » et exiger l’ouverture d’enquêtes contre les responsables présumés.
Le mot d’ordre entre en vigueur dès ce mardi. Une nouvelle assemblée générale est prévue à l’issue des deux semaines de mobilisation, pour décider de la suite du mouvement.
Alpha