Coyah, 21 juin 2025 – Le Barreau de Guinée hausse le ton. Moins de 24 heures après l’enlèvement suivi de tortures de Me Mohamed Traoré, ancien bâtonnier, l’Ordre dénonce une « opération ignoble » et exige que « toute la lumière soit faite, sans délai, sur les auteurs, exécutants, complices et commanditaires ».
Retrouvé inconscient dans une cour à Bangouyah, dans la préfecture de Coyah, l’avocat n’a dû son salut qu’à une « intervention rapide » ayant permis son évacuation d’urgence. Le Barreau parle d’un « acte d’une gravité extrême, constitutif d’enlèvement, de torture, de violences volontaires aggravées, de séquestration, et d’atteintes manifestes à la dignité humaine ».
Le ton du communiqué est sans ambiguïté : « Ce type d’atteinte est une atteinte directe à la justice et aux droits des citoyens qu’il défend. » Le Barreau exige « des poursuites judiciaires effectives, indépendantes et impartiales ».
Les éléments relevés par l’institution laissent peu de doute sur la nature planifiée de l’attaque : « la présence d’individus en tenue partielle, l’usage de moyens logistiques sophistiqués, la nature ciblée des menaces » ainsi que le fait que les agresseurs aient « traversé plusieurs points de contrôle » sans encombre laissent supposer « des complicités actives ou passives au sein de structures étatiques ».
Face à ce qui est perçu comme une tentative d’intimidation, le Barreau affirme : « comme toujours, [il] ne cédera à aucune intimidation contre ses membres ». L’ensemble de la profession est appelée à se mobiliser : « chaque avocat menacé verra toute la profession se lever pour défendre son honneur, son intégrité et les principes fondamentaux de l’État de droit ».
Le Barreau conclut en appelant la communauté nationale et internationale, notamment l’Union Internationale des Barreaux et la Conférence Internationale des Barreaux de tradition française, à se saisir de cette affaire.
Ci-dessous, l’intégralité du communiqué du Barreau de Guinée
Alpha