La ville historique de Kankan, capitale culturelle du Manding, a lancé en grande pompe la 85ᵉ édition de la Grande Mamaya ce samedi 7 juin 2025. Pendant trois jours, la cité du Nabaya vibrera au rythme des traditions ancestrales mandingues, sous le regard attentif du Président de la transition, Mamadi Doumbouya, de plusieurs membres du gouvernement, ainsi que d’une invitée de marque : la Côte d’Ivoire, premier pays étranger convié à ce rendez-vous culturel majeur.
Dans une atmosphère marquée par la fierté, l’élégance et la mémoire, le ministre de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat, Moussa Moïse Sylla, a livré un discours vibrant d’émotion. Il a souligné la portée historique et symbolique de cette célébration, qui va bien au-delà du simple divertissement .
« La Mamaya n’est pas une simple festivité populaire. C’est le langage silencieux d’un peuple qui danse pour ne jamais oublier qui il est », a-t-il déclaré avec solennité.
Pour le ministre, la Mamaya est un trésor de civilisation et un modèle social, où le respect des codes, la dignité et la retenue sont élevés au rang de valeurs cardinales. Cette danse, lente et maîtrisée, raconte une histoire, celle d’un peuple qui cultive la paix et la cohésion à travers ses traditions. Moussa Moïse Sylla a également salué l’impulsion donnée à la Mamaya par le président Mamadi Doumbouya, qu’il a remercié pour sa vision : « Merci d’avoir vu en la Mamaya plus qu’un rituel. Un pilier de notre identité nationale. Merci d’avoir fait de la Culture un outil de diplomatie, un ciment de la cohésion sociale, un pont du dialogue. »
Depuis trois ans, sous l’impulsion présidentielle, la Mamaya a connu une transformation institutionnelle, passant du statut de rituel communautaire à celui de patrimoine national structuré et célébré à l’échelle internationale. Ce rayonnement est désormais porté par une politique culturelle ambitieuse, dans laquelle le ministère s’investit pleinement. À ce titre, des bourses ont été octroyées au Centre International pour la Recherche et le Développement (CIRD) afin de documenter et soutenir l’inscription de la Mamaya au patrimoine immatériel de l’UNESCO.
Autre grande innovation de cette édition 2025 : << l’ouverture internationale de l’événement. Après avoir honoré l’an dernier la Moyenne-Guinée, puis cette année la Basse-Guinée, la Mamaya accueille pour la première fois un pays étranger, la Côte d’Ivoire. Ce n’est pas un simple geste symbolique. C’est le prolongement naturel d’une relation ancienne. Aujourd’hui, nous lui rendons hommage. Mais plus encore, nous scellons un pacte culturel durable », a affirmé Moussa Moïse Sylla.
Ce geste d’ouverture marque le début d’une nouvelle ère pour la Mamaya, qui se projette désormais comme un espace d’échange interculturel et un levier de diplomatie douce. D’autres nations du continent et d’ailleurs sont appelées à y participer dans les années à venir : « En cette 85ᵉ édition, nous ne célébrons pas uniquement une tradition. Nous proclamons une vision. Une vision d’un pays réconcilié avec luimême, fier de ses racines, résolument tourné vers l’avenir. La grande mamaya incarne l’âme d’une nation, sa mémoire vivante, son ouverture au monde, et son ambition de bâtir une culture forte, inclusive et porteuse d’avenir,» a conclu le ministre Moussa Moïse
Gnima Aïssata Kébé