Le Premier ministre guinéen, Amadou Oury Bah, a animé une conférence de presse ce mercredi 4 juin 2025 à la Primature, au cours de laquelle il a présenté les grandes orientations de la lettre de mission qui lui a été confiée par le président Mamadi Doumbouya. Cette feuille de route, articulée autour de trois axes majeurs politique, économique et social , constitue, selon lui, la colonne vertébrale des actions du gouvernement pour les mois et années à venir.
Dans une déclaration d’ouverture, le chef du gouvernement de la transition a rappelé que sa mission s’inscrit dans une dynamique de refondation de l’État:
« Nous voulons jeter les bases d’une transformation durable de la Guinée, non pas pour une période politique courte, mais pour engager le pays dans une trajectoire de développement à long terme », a-t-il affirmé.
Ensuite, il s’est prononcé sur la stratégie de transformation économique ambitieuse de la Guinée, riche de ses ressources humaines, minières et hydrauliques, qui doit selon le Premier ministre: « sortir du piège de l’économie de rente » pour évoluer vers un modèle industriel et diversifié. Cela passe par l’assainissement du cadastre minier, la transformation locale des ressources, et le développement des infrastructures.
« Le désenclavement du territoire, la connectivité numérique, l’accès à l’énergie et à l’eau, sont les préalables à une véritable révolution agricole et industrielle.D’ici 2026, le gouvernement espère porter la production énergétique entre 1,2 et 1,4 gigawatts supplémentaires, un bond qui permettrait de sécuriser l’approvisionnement électrique pour les ménages et les industries. », a-t-il souligné.
Pour le Premier ministre, aucune transformation n’est possible sans investir dans le capital humain. Pour ce faire, il appelle à renforcer l’éducation, la santé, et les conditions de vie pour créer une main-d’œuvre compétente et dynamique: « Ce sont les hommes et les femmes éduqués, en bonne santé, qui permettront à la Guinée de devenir un pôle attractif pour les investisseurs », a-t-il insisté.
Interrogé sur le timing tardif de l’attribution des lettres de mission aux membres du gouvernement, le Premier ministre a expliqué ce choix par la volonté de fonder les décisions sur une expérience de terrain: « L’immersion que nous avons menée dans le pays, notamment à travers les missions gouvernementales de février à avril, a permis de mieux comprendre les réalités locales. Il ne s’agissait pas de produire un copier-coller, mais un document réaliste et opérationnel », a-t-il déclaré.
Le Premier ministre a également insisté sur l’importance d’instaurer une culture politique partagée, où les citoyens comprennent et soutiennent les orientations nationales : « La culture économique n’est pas suffisamment diffusée en Guinée. Il est temps de sortir d’une logique de silos pour bâtir un réseau de compétences et d’énergies partagées », a-t-il plaidé.
Pour finir, Bah Oury a rappelé que les efforts actuels ne sont pas destinés à une seule administration, mais visent à établir une continuité stratégique dans la gouvernance guinéenne: « Ce que nous faisons aujourd’hui, c’est pour que demain d’autres puissent poursuivre cette œuvre avec méthode et stabilité », a-t-il conclu.
Gnima Aïssata Kébé