En visite officielle d’amitié et de travail en République de Guinée, le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko a été reçu avec tous les honneurs par les autorités guinéennes. Cette rencontre de haut niveau avec son homologue guinéen Bah Oury, et un entretien avec le président de la transition, le général Mamadi Doumbouya, marque une étape décisive dans la consolidation des relations bilatérales entre les deux pays voisins.
Au palais de la Colombe, les deux chefs de gouvernement ont tenu une conférence de presse conjointe, empreinte de fraternité, de lucidité politique et d’ambitions partagées.
Prenant la parole en premier, le Premier ministre guinéen Bah Oury a souligné l’importance de cette rencontre dans un contexte de fortes attentes sociales .
« Le Sénégal et la Guinée ont connu des trajectoires parfois différentes, mais les aspirations de leurs peuples sont convergentes. Il est de notre responsabilité de proposer des réponses concrètes aux défis du sous-développement, en particulier pour une jeunesse qui attend beaucoup de nous. »
Bah Oury a insisté sur la nécessité de bâtir un espace sous-régional intégré, stable et prospère, fondé sur l’innovation, la coopération et l’interconnexion des infrastructures.
De son côté, Ousmane Sonko a exprimé son émotion et sa fierté d’être accueilli sur cette terre africaine sœur , évoquant une relation d’amitié ancienne avec le président Mamadi Doumbouya. Il a appelé à transcender les logiques étatiques traditionnelles pour donner la primauté aux liens entre les peuples :
« Avant d’être une relation entre gouvernements, c’est une relation de fraternité et de solidarité entre deux peuples. Il y a des Sénégalais bien intégrés en Guinée, et des Guinéens établis au Sénégal. Nous devons bâtir sur cette base. »
Le Premier ministre sénégalais a tout de même évoqué une vision ambitieuse d’intégration économique fondée sur la complémentarité des ressources naturelles. Il a notamment cité l’exemple de la valorisation conjointe du gaz sénégalais et de la bauxite guinéenne comme levier pour créer de la valeur ajoutée locale, rompant avec le modèle d’exportation brute hérité de la colonisation.
Dans un esprit de pragmatisme et de discrétion stratégique, les deux gouvernements ont convenu de la création d’un comité technique chargé d’élaborer les contours d’une nouvelle coopération bilatérale approfondie. Cette instance devra proposer un plan d’action réaliste pour hisser les relations économiques, sociales et institutionnelles à un niveau inédit : « Aucun pays ne peut se développer durablement si ses voisins restent dans l’extrême pauvreté », a martelé Ousmane Sonko, appelant à s’inspirer des modèles d’intégration réussis, comme celui de l’Union européenne ou des pays asiatiques.
Cette visite marque un tournant politique significatif, dans un contexte régional marqué par des recompositions politiques, des défis sécuritaires et des aspirations croissantes des peuples à un développement inclusif. le Sénégal et la Guinée veulent désormais avancer ensemble, dans une logique de solidarité stratégique, refusant les clivages hérités et décidés à faire émerger un modèle de développement africain endogène, fondé sur les forces de leurs peuple
Gnima Aïssata Kébé