À Siguiri, les autorités judiciaires, les services de sécurité et les exploitants d’établissements de loisirs étaient réunis ce jeudi 29 mai au Tribunal de Première Instance pour une concertation inédite. Objectif affiché : impliquer pleinement les tenanciers de bars, motels et boîtes de nuit dans la lutte contre les formes de criminalité, en particulier celles visant les mineurs.
Face à la recrudescence des actes d’exploitation à caractère sexuel dans certains lieux de nuit, le procureur Ibrahima 1 Camara a tenu un discours sans équivoque : « Il est inacceptable qu’un criminel puisse se cacher dans un bar ou un motel sans que les autorités en soient informées. Il est encore plus grave que certains exploitent de jeunes filles, les logent dans ces lieux et les rémunèrent à la fin du mois. Ce type de pratique constitue un délit grave, sévèrement réprimé par la loi ».
Ce rappel à l’ordre s’inscrit dans une stratégie plus large de prévention et de responsabilisation. Les établissements de loisirs sont souvent désignés comme des zones grises, à la frontière entre activité légale et terrain favorable aux dérives. Pour les autorités, l’implication des tenanciers est donc essentielle pour identifier les comportements suspects et alerter les services compétents.
Au-delà du discours judiciaire, c’est aussi la question de la régularisation des activités qui a été posée. De nombreux établissements fonctionnent en dehors de tout cadre légal. D’où l’appel lancé par Lounceny Condé, chef d’agence de l’Office National du Tourisme : « Pour ouvrir un hôtel, un bar, une boîte de nuit ou un lounge, il est impératif d’obtenir un permis thermique d’exploitation. En l’absence de ce document, toute activité est considérée comme illégale ».
Les responsables présents ont été exhortés à refuser l’hébergement de mineurs, à dénoncer toute activité suspecte et à respecter scrupuleusement les normes en vigueur. Les autorités préviennent : la complaisance ne sera plus tolérée.
Alpha